5 novembre Pixels et Talking about trees

1/ le COURT

Pixels de Patrick Jean

02’35 film d’animation de 2010

Un film étonnant bourré de références eighties.

L’invasion de New York par des créatures huit bits !

Récompensé au Festival international du film d’animation d’Annecy en 2011, ce bijou de deux minutes et demie a fait le tour du monde. Son auteur Patrick Jean avait réalisé divers courts métrages ou clips vidéo et son idée est simple et efficace. C’est l’histoire d’une invasion, d’une contamination fatale et inexorable. Comme dans le film catastrophe, la planète bleue est menacée.

Un essaim de pixels sort soudainement de l’écran d’un vieux téléviseur abandonné dans une rue new-yorkaise. La nuée se répand et survole la mégapole, larguant au passage ses missiles par dizaines. Toute une armada de Pacman, Tétris et autres figures de légendes des premiers jeux virtuels part à l’assaut de la Grande pomme. L’effet domino sera irrémédiable. Tout deviendra cube, jusqu’à la Terre elle-même.

L’ironie, l’humour et la nostalgie se mêlent. Comme une partie de jeu, que menaient jadis les différentes créatures précitées, le film fonctionne comme une aventure géante. Le générique final en est la résolution, tels les inoubliables Game Over. La cité états-unienne incarne une nouvelle fois l’épicentre d’une malédiction fatale pour toute l’humanité.

2/ LE FILM

Talking about trees

de Suhaib Gasmelbari

Ibrahim, Suleiman, Manar et Altayeb, cinéastes facétieux et idéalistes, sillonnent dans un van les routes du Soudan pour projeter des films en évitant la censure du pouvoir. Ces quatre amis de toujours se mettent à rêver d’organiser une grande projection publique dans la capitale Khartoum et de rénover une salle de cinéma à l’abandon.

Son nom ? La Révolution…

Véritable déclaration d’amour au cinéma, ce film documentaire est un sommet d’optimisme mais également un précis d’amitié. Vous allez adorer ces héros très discrets, papys qui font de la résistance comme les enfants construisent des châteaux de sable.

Du Soudan, il faut bien reconnaître qu’on ne sait pas grand chose, à peine cité par sa capitale et la guerre du Darfour. Et ce n’est pas le cinéma qui nous a transmis beaucoup de nouvelles du pays ces dernières années. Étouffée depuis 30 ans sous la dictature du président/dictateur Omar el-Béchir (renversé cette année par un coup d’état militaire), la production cinématographique est exsangue.

Dans ce contexte, le documentaire de Suhaib Gasmelbari est un événement. Les protagonistes qu’il a choisi de suivre sont cinéastes ou producteurs. Ils ont fondé le Sudanese Film Group, ciné club ambulant. Ils sont aussi amis de longue date. Certains se sont exilés pour étudier, travailler ou tout simplement fuir la dictature mais tous sont revenus au pays et se sont retrouvés pour monter cette association de bienfaiteurs.

(2019, 94 mn)

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