26 juin – Yojimbo (Le garde du corps) – In scale

YOJIMBO

Le garde du corps

« Un film de sabre parodique qui ouvre la voie au western-spaghetti. » (A voir, à lire)

Date de sortie : 1961

Date de reprise : 9 mars 2016 – Version restaurée

Réalisateur : Akira Kurosawa

Avec : Toshirô Mifune, Tatsuya Nakaday, Yoko Tsukasa…

Genres : Drame, Action

Nationalité : Japonaise

« Kurosawa est un prodige de la nature et son œuvre constitue un véritable don au cinéma et à tous ceux qui l’aiment » (Martin Scorcese)

A la fin de l’ère Edo, un samouraï solitaire, Sanjuro, arrive dans un village écartelé entre deux bandes rivales, menées d’un côté par le bouilleur de saké, de l’autre par le courtier en soie. Pendant que les deux bandes s’entretuent, pour régner sur les lieux, les villageois terrorisés n’osent plus sortir. Lorsque Sanjuro découvre la situation, il décide de mener en bateau les deux clans rivaux en travaillant alternativement pour l’un et pour l’autre…

« Sanjuro est le premier héros de film de sabre cynique et opportuniste (une révolution dans l’histoire du genre au Japon), plutôt occupé à faire commerce de son talent au lieu d’en faire usage. Pour lui, être maître, ce n’est plus seulement faire montre de son talent au sabre, mais être le metteur en scène d’un spectacle dont on profite comme spectateur. Avec Sanjuro, Kurosawa a trouvé un personnage, caisse de résonnance de l’action, maître dans l’art d’ajouter du spectacle au spectacle.

Un mélange d’individualisme assumé (tout travail mérite salaire) et d’altruisme modéré et sélectif (il lui reste quand même quelques valeurs) fait la singularité du personnage. Mais pas au point de voir en lui un Robin des bois moderne, même s’il hait les puissants et entend profiter d’eux tout en protégeant les faibles. » (Charles Tesson)

Yojimbo a surpris par son ton, volontiers grotesque (le chien avec un bras dans la gueule), proche de la bande dessinée (le géant à la massue). Dimension apportée par la musique de Masaru Sato, qui accentue ce détachement ironique, dont s’inspirera Ennio Moricone pour le remake de  Sergio Leone, Pour une poignée de dollars, le premier western-spaghetti.

« Comme dans tous ces films, Kurosawa montre une science du cadrage et du découpage qui éclate même dans des séquences anodines ; la scénographie joue sur la disposition des personnages mais aussi sur la profondeur de champ, ou le panoramique qui dévoile un élément inattendu. Mais ce qui frappe le plus, c’est l’abondance de portes et de fenêtres qui s’ouvrent ou se ferment, de planches et de couvercles qui se soulèvent, faisant de Yojimbo un film anti-spectaculaire qui repose davantage sur le sur-cadrage que sur le plan d’ensemble. Un monde réduit, fragmenté, qui a perdu son unité pour devenir une représentation perpétuelle destinée à un public impuissant. » (A voir, à lire)

Kurosawa avait demandé à Toshirô Mifune de s’imaginer en chien. C’est pourquoi il a inventé ce tic de l’épaule qui rappelle comment un chien tente de se débarrasser de ses puces.

 

 -0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-

Le court

IN SCALE

de Marina Moshkova

France, 2009, Animation, Noir et Blanc, Sans dialogue.

Synopsis : Une mère oiseau construit son nid et collecte de la nourriture pour son nouveau-né. Cet événement en apparence anodin aura des conséquences inattendues à grande échelle.

L’avis du programmateur : Film d’animation au graphisme minimaliste et très inventif, In Scale est le premier film de la cinéaste d’animation russe Marina Moshkova. Ce film de fin d’études fabriqué à l’université du cinéma et de la télévision de Saint Pétersbourg a participé, depuis sa réalisation, à de très nombreux festivals et y a reçu beaucoup de récompenses. On le comprend aisément tant cette histoire d’une maman oiseau qui, pour nourrir et protéger son nouveau-né, provoque des catastrophes de plus en plus grosses, amuse tout autant qu’elle émeut. Traditionnel jeu d’échelles illustrant le fameux « battement d’aile du papillon » et dont ce court métrage fait sa règle, un bout de fil, un petit boulon et un ver de terre étant à l’origine ‘ qui l’eut cru ? ‘ de bien des désastres.

Les commentaires sont fermés.