UN HOMME ET UNE FEMME
Date de reprise : 16 novembre 2016 – Version restaurée
Durée : 1h 40
Réalisé par : Claude Lelouch
Avec : Jean-Louis Trintignant, Anouk Aimée, Pierre Barouh
Genres : Comédie dramatique, Romance
Nationalité : Française
Venue, un dimanche, rendre visite à sa petite fille Françoise, en pension à Deauville, Anne Gauthier fait la connaissance de Jean-Louis Duroc, dont le fils, Antoine, est interne dans le même établissement. Ils se revoient le dimanche suivant. Anne, scripte de cinéma, est hantée par le souvenir de son défunt mari, un cascadeur mort dans un accident, tandis que Jean-Louis pense à sa femme, qui s’est suicidée. Sont-ils disponibles pour un nouvel amour ? Une tendre amitié naît entre eux, bientôt relayée par un sentiment plus fort, que chacun devra s’autoriser. Les plages de Deauville vont peu à peu devenir le théâtre d’un amour qu’ils n’osent pas encore s’avouer…
En 1965, Claude Lelouch réalisa Les Grands Moments qui fut un échec. « Quand ça va mal, dit-il, je vais à Deauville. C’était le 13 septembre… je marchais donc sur la plage et très loin – il faisait très mauvais ce jour-là – j’ai vu une femme qui marchait aussi. De très loin, elle semblait très très belle. Et il y avait une petite fille qui jouait à côté d’elle. J’essayais de me rapprocher de cette dame… et tout en me rapprochant j’essayais de trouver une explication… Les idées venaient comme ça, et, tout en marchant, j’écrivais l’histoire d’Un homme et une femme… »
Claude Lelouch eut des difficultés pour finaliser le casting du rôle féminin. En effet, il avait tout d’abord envisagé de confier le rôle d’Anne Gauthier à Romy Schneider. Mais leur entrevue en Normandie s’est très mal déroulée. En effet, l’actrice a commencé par émettre de nombreuses critiques à l’encontre du réalisateur avant de regarder l’ébauche de scénario. Celui-ci, vexé, lui présenta alors le rôle avec suffisamment peu d’enthousiasme pour qu’elle n’ait pas envie de le tourner. Par ailleurs, pendant le tournage, Anouk Aimée refusa dans un premier temps de tourner une scène sur un bateau. Le réalisateur contacta aussitôt Annie Girardot pour reprendre le rôle, mais Anouk Aimée revint dès le lendemain sur sa décision. Le réalisateur ne lui en tiendra pas rigueur puisqu’il tourna six autres films avec l’actrice.
Avec « Un homme et une femme », Lelouch ne fait qu’explorer les fondamentaux du sentiment amoureux. Un homme (Jean-Louis Trintignant) et une femme (Anouk Aimée) s’aiment d’un amour fou. Mais il ajoute au commun l’éblouissant. Deauville et sa plage immense où les deux amoureux s’étreignent éperdument, les allers retours des sentiments et puis une mélodie mélancolique et prégnante signée Francis Lai. Quelques notes de « Chabadabada » chantées par Nicole Croisille, et tout est dit. II filme une histoire d’amour comme un reportage, une façon de tourner en rond avec sa caméra, une musique et là on se dit : un génie vient de naître
Pour des raisons financières, Claude Lelouch décida de tourner les extérieurs de son film en couleur et les intérieurs en noir et blanc. Il pensait que les futurs spectateurs ignoreraient ces considérations budgétaires et qu’ils verraient dans ce procédé une innovation artistique originale.
Lorsqu’il présente son long-métrage au festival de Cannes en mai 1966, Claude Lelouch n’a que 29 ans. Angoissé et peu sûr de lui (l’échec de son précédent film « Les Grands Moments » est encore présent), le réalisateur est entouré de ses proches et de sa maman qui ont toutes les peines du monde à le rassurer. Pour couronner le tout, un énorme orage interrompt la séance. »En l’espace d’une heure cinquante, ma vie a changé », se rappelle Claude Lelouch.
Un homme et une femme remporta la Palme d’Or au Festival de Cannes (ex aequo avec Ces messieurs dames de Pietro Germi) et deux Oscars en 1966 : celui du meilleur film étranger et celui du meilleur scénario. Les Golden Globe le récompensent comme meilleur film étranger et meilleur réalisateur. Au total, le film récolta 42 récompenses dans le monde…
Aujourd’hui, le film de Claude Lelouch « n’a pas vieilli ». Une élégance et une jeunesse éternelle qui tient sans doute aux conditions de tournage. « Quand on tournait il y avait toujours la musique et pour nous c’était vraiment magique. On était porté par cette musique, ce climat, la mer et tout le film a été fait dans une sorte d’état de grâce », se souvenait Jean-Louis Trintignant en 1976.
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Le court :
Nashorn im galopp (Rhinocéros au galop)
de Erik Schmitt et Stephan Müller
Allemagne, 2013, Fiction, Couleur, Allemand (VOST) – 15’00 -
Synopsis : Bruno erre dans les rues de Berlin, la tête pleine d’interrogations, à la recherche de ce qui se cache derrière les innombrables façades et édifices. Il cherche à saisir l’âme de la ville, ce petit quelque chose que les autres ne remarqueront peut-être jamais. Au moment où il s’y attendait le moins, il rencontre une alliée.
L’avis du programmateur : La traduction française du titre, ‘Rhinocéros au galop’, apparaît un poil mystérieuse, mais sera expliquée dans un film d’amour fou qui nous charme et nous séduit d’emblée. Un rythme trépidant nous entraîne dans les pas d’un jeune Berlinois qui croit en l’existence d’un esprit de sa ville. Celle-ci lui permet, à l’aide de flèches diverses et variées dans le paysage urbain, d rencontrer une flamboyante rousse qui a de grandes chances d’être la femme de sa vie. La singularité du film est l’utilisation de la pixilation, ce procédé toujours plaisant qui fait des acteurs de chair et d’os les créatures animées d’un univers décalé. Les auteurs jouent des effets d’optique, des proportions de taille, des images superposées et la capitale allemande apparaît pour eux comme un immense terrain de jeu. Il y a un côté street art dans leur approche et beaucoup de poésie se dégage de cette comédie romantique revisitée et emmenée par une bande-son pétaradante. On pense souvent à Gondry dans cette inventivité débordante qui se délecte du travail des matières et de rendus délibérément ‘artisanaux’.
Carrière du film :
Urban Films Festival (Paris / France – 2015)
Prix format court Festival Européen du Film Court de Brest (Brest / France – 2014)
Séquence Court métrage (Toulouse / France – 2014)
Festival International du court métrage (Palm Springs / Etats-Unis – 2013)
Prix du jury Festival international du film, Golden Apricot (Erevan / Arménie – 2013)
Prix du public Festival du film (Cambridge / Grande-Bretagne – 2013)
‘Interfilm’ Festival international du film court (Berlin / Allemagne – 2013)
Festival International du film (Leeds / Grande-Bretagne – 2013)
Huesca film festival (Huesca / Espagne – 2013)
Festival international du court métrage (Hambourg / Allemagne – 2013)
Festival International du Film (Berlin / Allemagne – 2013)
Capalbio cinema – Festival international du film court (Capalbio / Italie – 2013)
Et n’oublions pas :
Médaille d’or, Manhattan Short Film Festival (Monde – 2014) y compris à Revel