8 septembre – Les fleurs bleues – Mademoiselle Kiki et les Montparnos

Dans le cadre des

ARTS VAGABONDS

La dernière œuvre (posthume) d’Andrzej Wajda

« L’art dicte sa loi à la réalité » Wladyslaw Strzeminski

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Date de sortie 22 février 2017 (1h 38min)

Une réalisation de : Andrzej Wajda

Avec : Boguslaw Linda, Aleksandra Justa, Bronislawa Zamachowska

Genres : Biopic, Drame

Nationalité : polonaise

Dans la Pologne d’après-guerre, le célèbre peintre Wladyslaw Strzeminski, figure majeure de l’avant-garde, enseigne à l’École Nationale des Beaux Arts de Lodz. Il est considéré par ses étudiants comme le grand maître de la peinture moderne mais les autorités communistes ne partagent pas cet avis. Car, contrairement à la plupart des autres artistes, Strzemiński ne veut pas se conformer aux exigences du Parti et notamment à l’esthétique du « réalisme socialiste ». Expulsé de l’université, rayé du syndicat des artistes, il subit, malgré le soutien de ses étudiants, l’acharnement des autorités qui veulent le faire disparaître et détruire toutes ses œuvres.

Une remarque préalable : Les fleurs bleues est le titre français, plutôt mal choisi, l’original étant « Powidoki » que l’on pourrait traduire par persistance rétinienne.

« Andrzej Wajda, cinéaste qui succomba souvent à la tentation académique, animal politique qui en remontra aux autorités post-staliniennes, a choisi de faire ses adieux en mettant en scène la lutte d’un homme seul, et ce choix produit un film profondément émouvant. Comme toujours chez Wajda, l’histoire de la Pologne est en jeu (ici, la stalinisation du pays, après l’instauration du parti unique). Mais plutôt que de tirer de grandes leçons comme il l’a fait dans le passé, le cinéaste préfère épurer son propos pour le réduire à la seule opposition entre le principe mortifère de l’uniformisation et la force vitale de la création. » (Le Monde)

Władysław Strzemiński est un peintre polonais renommé de la première moitié du XXe siècle, et l’un des fondateurs du Musée d’Art Moderne de Łódź en 1934, le musée ayant la deuxième plus grande collection d’œuvres au monde. Andrzej Wajda voulait mettre en images son conflit avec le pouvoir communiste entre 1949 et 1953, soit les dernières années de sa vie.

« Peintre, théoricien, historien d’Art, cofondateur de l’école de Lodz – une des plus prestigieuses d’Europe -, adulé de ses étudiants, vétéran, grièvement blessé de la seconde guerre mondiale, amputé de deux membres, Władysław Strzemiński n’a jamais courbé l’échine devant l’oppresseur politique, tout en exerçant son art. Ne reniant jamais ses convictions, sa foi en l’Art dans lequel s’incarne de tout temps l’avenir de l’humanité, l’artiste le paya de sa vie, privé de travail, de logement, de nourriture, jusqu’à sa mort prématurée à 59 ans, de privation. Un martyr. » (Culturebox)

« Andrzej Wajda signe avec son film ultime un hymne à la jeunesse. Elle est Identifiée aux étudiants de Władysław Strzemiński qui le défendront jusqu’à leurs possibilités dernières, face à un pouvoir qui les menace de leur vie pour seulement défendre une conception plastique. Seulement ? Elle est loin d’être innocente et limitative, car subversive, synonyme de liberté. Malevitch, Mondrian et Gropius, derrière lesquels se rangeait Strzemiński, n’étaient pourtant pas des « anarchistes » libertaires. Mais leur art, comme tout ce qui est moderne, était en avance sur leur temps, et le demeure dans le nôtre. Il reste révolutionnaire, donc politique. Une équation qui ne cessa de tarauder Wajda, celle de l’Art et de la politique, encore et toujours au cœur de son dernier film. » (Culturebox)

 

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Le court

Mademoiselle Kiki et les Montparnos

De Amélie Harrault

France, 2013, Animation, Couleur, Français – 14’27 -

Synopsis : Kiki de Montparnasse était la muse infatigable des grands peintres avant-gardistes du début du XXe siècle. Témoin incontestable d’un Montparnasse flamboyant, elle s’émancipera de son statut de simple modèle et deviendra reine de la nuit, peintre, dessinatrice de presse, écrivain et chanteuse de cabaret.

L’avis du programmateur : Pour son premier film en solo et en conditions professionnelles, Amélie Harrault n’a pas choisi la facilité. Elle s’est à la fois attachée à adapter un matériau littéraire ‘ les écrits d’Alice Prin, dite ‘Kiki de Montparnasse’ ‘ et reconstitué l’essence même du Montparnasse des Années folles, centre de la vie artistique, intellectuelle et nocturne de ce Paris qui attirait encore les plus grands créateurs internationaux. La jeune réalisatrice ne s’est pas laissée dépasser par les simples hommages, d’un point de vue visuel, et sa maîtrise des différentes techniques et des styles, toujours adaptés à ce que son personnage raconte alors en voix off, fait de Mademoiselle Kiki’ une éclatante réussite, où se succèdent harmonieusement l’humour et la mélancolie. L’emploi d’un argot savoureux que n’auraient pas renié les grands dialoguistes classiques que furent Prévert ou Jeanson ressuscite toute une mémoire collective, ravissant tous nos sens. Ce coup d’essai est un véritable coup de maître.

Carrière du film :
Festival national et international du court métrage (Clermont-Ferrand / France – 2013)
Rencontres Cinémaginaire (Argelès-sur-Mer / France – 2013)
Prix des cinglés du cinéma, Mention spéciale Beaumarchais pour l’écriture Trois jours trop courts (Castres / France – 2013)
Séquence Court métrage (Toulouse / France – 2013)
Festival européen du court métrage ‘Extérieur nuit’ (Bordeaux / France – 2013)
Festival du Cinéma Indépendant (Barcelone / Espagne – 2013)
Festival du film indépendant (Lisbonne / France – 2013)

En cadeau :

2 oeuvres représentant Kiki de Montparnasse vue par Alexander Calder

(visibles jusqu’au 29 octobre 2017 au Musée Soulages à Rodez)

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