26 avril – Le bal des vampires – King crab attack

Le bal des vampires

 

Date de sortie : 13 février 1968

Durée : 1 h 48

Réalisation : Roman Polanski

Avec : Sharon Tate, Jack McGowran, Roman Polanski…

Genre : Comédie, Epouvante, Horreur

Nationalité : Américano-britannique

Persuadé que les vampires existent, le professeur Abronsius consacre tout son temps à la traque de cette espèce effrayante. Accompagné par son fidèle assistant, le jeune Alfred, ce scientifique farfelu parcourt la Transylvanie et finit par arriver dans un petit village qui semble être un nid de vampires. Dans la taverne, des gousses d’ail ornent les murs. Les habitants n’osent répondre à ses questions et semblent terrifiés par une étrange présence. Bientôt, la fille de l’aubergiste, Sarah, est enlevée par un vampire. Abronsius et Alfred, transi d’amour devant la belle jeune fille, partent à sa recherche. Elle est retenue au château du comte von Krolock. Mais leur étonnement est à son comble lorsqu’ils sont reçus avec amabilité dans la luxueuse demeure. Là, les vampires préparent leur bal annuel. Les deux compères ne sont pas au bout de leurs surprises…

A l’origine, Roman Polanski souhaitait tourner dans un château en Suisse qu’il avait découvert lorsqu’il était en vacances, mais comme il ne pouvait pas, il trouva d’autres emplacements dans les Alpes. Les tournages extérieurs ont ainsi eu lieu lors de l’hiver 1966 à Valgardena, plateau situé près d’Ortisei dans les Dolomites italiennes. Alors qu’il était sur place, le réalisateur a commandé aux artisans locaux de nombreux cercueils pour les besoins du film. Mais comme les touristes s’inquiétaient à la vue de ceux-ci, les hôtels ont fini par poser des pancartes pour indiquer au public que la région n’avait pas été touchée par la peste ou tout autre fléau.

Lorsque le film traversa l’atlantique, il ne subit pas seulement une fâcheuse transformation sur le plan du montage, le titre original eut lui aussi droit à son adaptation. Cette fois-ci les modifications opérées furent plus heureuses et reflétèrent de façon beaucoup plus appropriée l’univers burlesque du film. D’un bien sage Le Bal des Vampires en France, on passa à ce titre d’une rare longueur aux Etats-Unis The Fearless Vampire Killers or Pardon Me, But Your Teeth Are in My Neck, traduit littéralement cela donne : Les Intrépides Tueurs de Vampires ou Excusez-Moi, Mais Vos Dents Sont dans Mon Cou ! Un titre peu commun pour un film qui ne l’est pas moins.

Loin de réfuter l’influence du cinéma fantastique anglais, Roman Polanski affirma même son ambition de « styliser un style », selon sa propre formule. Non content d’ajouter des éléments de slapstick à un classique récit d’épouvante, il casse une imagerie traditionnelle en insufflant à ses personnages surnaturels un notable fond d’humanité : tel vampire est juif, tel autre sourd, tel autre homosexuel… Contrairement aux bêtes traquées et solitaires habituellement dépeintes, les vampires de Polanski aspirent, en outre, à une certaine vie sociale, voire communautaire (le fameux « bal » du titre). Qui plus est, le film se conclut ironiquement sur la victoire des créatures de la nuit, refus iconoclaste du happy ending pro-humain.

Le Bal des vampires vaut la peine d’être vu et revu aussi pour quelques fameuses scènes d’anthologie. La cocasse scène du bal chorégraphie une ribambelle de Marie-Antoinette usées et vidées de leur sang, de vieilles perruques poudrées aux dents acérées, bref, la version trash du film de Sofia Coppola. On danse un menuet sur quelques notes de clavecin avant de planter sauvagement ses dents dans les cous de nouvelles recrues. Et l’on n’oubliera pas la très belle scène du bain qui précède l’enlèvement de Sarah. Un peu à la manière de Lubitsch, Le Bal des vampires invente une histoire de portes qu’on ouvre, qu’on entrouvre, qu’on claque et qu’on condamne. Sarah échappe à Alfred parce que celui-ci n’a pas osé regarder par le trou de la serrure. Polanski nous parle de transgression, d’une curiosité mal placée et d’une irrésistible envie de voir, donc de cinéma. « Vous avez une bien curieuse façon de forcer la porte de ma demeure » déclare le comte von Krolock. À l’image du numéro d’équilibriste que composent Alfred et son maître sur le toit glacé du château, Polanski réussit avec brio l’équilibre astucieux et vaporeux entre le frisson et le rire.

_______________________________

Le court-métrage

King Crab Attack

de Grégoire Sivan

France, 2008, Fiction/Animation, Couleur, Anglais (VOST) – 07’00 -

Synopsis : Trouville-sur-Mer, Basse-Normandie. Une petite station balnéraire sans histoire. Basile, garde-côte dans la région est le témoin depuis quelques temps d’étranges événements. Simples coïncidences ? Et si tous ces événements n’étaient que l’avant-goût d’une tragédie à l’ampleur catastrophique ?

L’avis du programmateur : Parodie ingénieuse, King Crab Attack ! se présente comme la bande-annonce d’une série B américaine avec monstres surdimensionnés en tête d’affiche. Toutes les références du film de genre s’y retrouvent : le mélo kitsch et larmoyant, le suspense haletant, l’action intense, l’héroïsme exacerbé, la soif de vengeance et de pouvoir, la morale abrutissante’ Savant mélange de diverses techniques d’animation (stop motion, 2D, 3D et bidouilles informatiques), cette irrésistible invasion de crabes géants oscille entre hommage aux films d’exploitation des années 70, récemment remis au goût du jour par le duo Tarentino et Rodriguez, et fausse bande-annonce des Nuls.

Carrière du film :
Festival international du film d\’environnement (Paris / France – 2010)
Arcipelago Festival International du Court-métrage et des images nouvelles (Rome / Italie – 2009)
Courts métrages indépendants (Vienne / Autriche – 2009)
Festival international du film court (Dresde / Allemagne – 2009)
Festival du film d\’action et d\’aventures (Valenciennes / France – 2009)
Festival Court c\’est court (Cabrières d’Avignon / France – 2009)
Off courts (Trouville-sur-Mer / France – 2009)
Festival international de cinéma méditerranéen (Montpellier / France – 2009)
Festival du cinéma européen (Lille / France – 2009)
Festival du court métrage d\’humour (Meudon / France – 2009)
Résistances (Foix / France – 2009)

Les commentaires sont fermés.