春風沉醉的晚上
Film de Lou Ye, 2009, Chine, 1h55. Public adulte
Prix du meilleur scénario, Cannes 2009
Avec Qin Hao, Chen Sicheng, Wei Wu …
La femme de Wang Ping soupçonne son mari de lui être infidèle. Elle engage un détective et sa petite amie. Et apprend que son homme vit une passion amoureuse avec un homme, Jian Cheng. S’engage alors un étrange pas de trois entre Wang Ping et le couple d’apprentis espions. Qui se jettent à corps perdu dans une folle équipée amoureuse. Un sulfureux voyage aux confins de la jalousie. Un mélo charnel et sensuel tourné à l’arrache.
Lou Ye : “J’ai voulu entrer très vite dans la vraie vie, dans le quotidien le plus banal, vraiment situer l’histoire à ce niveau-là. Il ne s’agissait pas de raconter une histoire d’amour hors norme, mais une histoire de tous les jours. On entre sans phrase, sans mot, sans manière dans l’élan du désir, dans l’urgence de l’étreinte, dans l’amour physique.” Déclaration importante qui explique tout le film, son style et le contexte de son tournage.
Tourné à la sauvage dans des conditions plus que précaires par un cinéaste blacklisté (tous ses films ont été bannis de Chine suite à la projection de Une jeunesse chinoise à Cannes, en 2006) avec une petite caméra numérique, Nuits d’ivresse printanière capte et dégage le même type d’aura bouillonnante que certaines œuvres iraniennes dont l’énergie et la frénésie découlent des contraintes ambiantes, voire du climat politique répressif.
De simple condition illégale de tournage, la clandestinité est finalement devenue sujet central de ce film.
À Nankin, ville grise et sans éclat, cette clandestinité se joue selon deux axes : secret des passions amoureuses, furtivité dans l’exécution d’activités illégales (par exemple, Li Jing travaille dans une usine de contrefaçons, avec des sans-papiers). Le rapport de force se créé avec l’agitation de la ville, parfaitement retransmise par une caméra elle-même interdite et un montage qui dans la première partie du film donne parfois le tournis, où l’on sent que chaque personnage peut croiser l’autre à tous moments, et découvrir une vérité qui lui était cachée.
La mise en scène de You Le oscille entre plans trop sombres et images surexposées, créant ainsi une dialectique en accord avec les personnages, leurs humeurs, leur condition précaire. Le corps est lui aussi soumis à ces soubresauts, il danse, se bagarre, se caresse, est mis à nu, et trouve dans la brutalité des étreintes un exutoire à la déprime, au renoncement.
Et lorsque Jiang Chen, Luo Haitao et sa petite amie Li Jing décident de partir, il leur faut trouver un équilibre dans une relation tumultueuse. Union scellée par le chant, dans une splendide scène où chacun entonne un des couplets d’une même chanson. Séquence éphémère, tout comme ces roses sous la pluie qui constituent le premier plan du film.
La pluie, omniprésente, vient refermer l’histoire sur une ville blafarde et moite. Beaucoup de temps s’est écoulé, mais certaines choses restent immuables. Une forme de spleen existentiel, que l’on traîne avec soi toute la vie, se cristallise dans ce temps maussade, brumeux. Deux amants se lisent des poèmes d’amour …
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Le court
L’accordeur
d’Olivier Treiner
Scénario : Olivier Treiner
Musique : Raphaël Treiner
Interprétation : Grégoire Leprince-Ringuet
Synopsis : Adrien est un jeune pianiste prodige. Il s’est effondré psychologiquement après avoir échoué à un concours de renom et travaille désormais comme accordeur de piano. Comme remède à cette vie, il s’invente un masque d’aveugle pour pénétrer l’intimité de ses clients. Cet artifice permet à Adrien de reprendre goût à la musique. Mais à force de voir des choses qu’il ne devrait pas voir, Adrien se trouve pris à son propre piège quand ce mensonge le conduit à être le témoin d’un meurtre.
L’avis du programmateur : Reparti du Festival de Clermont-Ferrand 2011 avec le Prix du public et le Prix du « jury jeunes », L’accordeur poursuit sa circulation dans de très nombreux festivals, où les spectateurs tombent à leur tour dans ce piège qui se referme sur un Grégoire Leprince-Ringuet très convaincant en pianiste prétendument aveugle et réellement malchanceux. Maniant l’humour noir et le suspens avec habileté, ce court métrage joliment construit prouve que le film à chute, n’en déplaise à certains, a encore de beaux jours devant lui
Récompenses :
Prix du public, Faites des courts (Brie-Comte-Robert / France – 2011)
Prix du public,Prix du jury jeunes, Festival national et international du court métrage (Clermont-Ferrand / France – 2011)
Prix du jury CinéMA 35/Conseil Général, Festival « Cinéma 35 en Fête » (Acigné / France – 2011)
Prix du jury, Festival du court métrage (Vélizy-Villacoublay / France – 2011)
Prix du jury court métrage,prix du jury jeunes,prix du public, Mamers en mars (Mamers / France – 11)