26 février – Ariel

ARIEL d’Aki Kaurismäki (1988)
Avec Matti Pellonpää, Turo Pajala, Susanna Haavisto

Le sujet :
Salla, petite ville minière de la Laponie. Taisto Kasurinen, mineur, hérite d’une « belle américaine » après le suicide de son propriétaire. Il retire toute ses économies de la banque et part a Helsinki. La capitale l’accueille froidement, il se fait voler son argent et se retrouve en prison. Cependant il a eu le temps de rencontrer Irmeli, jeune femme débordée par de multiples taches, et son petit garçon. Ils réussiront a faire évader Taisto. Poursuivis par la police, ils sont bien décides a tout faire pour s’en sortir.

Pour ceux qui rateraient le début : une petite ville minière au nord de la Finlande, froide donc. De plus, les mines vont fermer. Quelle solution pour ceux qui ont la plus grande partie de la vie derrière eux ? Le suicide. Ce que fait l’un des mineurs, qui lègue toute sa fortune, soit une belle bagnole américaine, à un garçon, sans doute son fils. Quelle solution pour ce garçon désormais seul au monde ? Prendre ses économies, l’américaine décapotable dont la capote déglinguée ne ferme pas, s’emmitoufler et partir sur les routes verglacées vers le sud

Ce film, le second de la trilogie ouvrière entre »Ombres au paradis » et « La fille aux allumettes« , mêle subtilement peinture du monde du travail, romance et histoire criminelle.

Le ton du film est souvent drôle, et c’est fréquemment au moyen de clins d’oeil qu’il affirme ses convictions. On y retrouve certains archétypes des films d’Aki Kaurismäki : la prison, les grosses voitures américaines, les travailleurs sont honnêtes, les cheveux sont gominés (je vous laisse découvrir ce qu’utilise Taisto), les tournages nocturnes, une allusion à un vieux film (High Sierra de Raoul Walsh), l’importance de la musique (l’autoradio, « Over the rainbow » à la fin du film)…

C’est le poids de la société qui affaiblit les personnages et les conduit à une ambition extérieure à la Finlande et à leur travail.

« Un superbe film sur ceux qui n’ont généralement pas droit de cité sur les écrans : les pauvres. Superbe, car pas misérabiliste pour deux sous » (Raphaël Bassan, La Revue du Cinéma).

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