Date de sortie : 6 mai 2015 (2 h 07)
Avec : Shashang Arora, Shivani Raghuvanshi, Ranvir Shorey,…
Genre : Drame, policier
Nationalité : Indienne
Synopsis : Dans un quartier pauvre de la banlieue de Delhi, Titli, troisième d’une fratrie de criminels, veut échapper au déterminisme familial en s’enfuyant du domicile paternel. Empêché dans sa décision par le vol de ses économies, marié de force, il se voit reproduire instinctivement le même comportement qu’il rejetait chez ses frères. Il est très surpris quand Neelu, sa jeune épouse, montre les mêmes envies d’indépendance. Ensemble, ils vont tout tenter afin de s’échapper du carcan familial…
Récit d’une métamorphose, le film montre comment un jeune garçon innocent et opprimé au sein d’une famille et d’une société patriarcales se transforme à son tour en oppresseur. Le long-métrage suit le parcours du jeune Titli qui tente par tous les moyens d’échapper au cercle vicieux familial formé par son père et ses deux frères aînés, dont l’un essaye de l’entraîner dans ses trafics. Au-delà d’une simple histoire familiale, le film dresse le portrait de la société indienne d’aujourd’hui, société où les castes les plus pauvres expriment enfin leur frustration face à une classe émergente qui évolue et s’enrichit dans les grandes villes comme Delhi. Ces deux mondes qui cohabitent difficilement se rencontrent de manière brutale dans Titli.
Il s’agit ici de montrer les désillusions de la jeunesse indienne en abordant différents thèmes, notamment le mariage forcé, la pauvreté, la violence et les fantômes qui hantent encore certaines familles, dans lesquelles le poids des ancêtres joue un rôle capital.
Ce film veut montrer la séparation qui se creuse entre les deux parties de Delhi. Kanu Behl explique : « D’un côté, (il y a) les gens qui sont dans la ville, qui consomment, veulent être servis à toute heure, et de l’autre, les gens qui ne font pas partie de ce monde, qui sont à la marge, rejetés, et qui sont chargés de servir ceux qui veulent être servis. Jour après jour, ils sont repoussés de plus en plus loin. (…) Siddharth et moi voulions que ces deux mondes se rencontrent. »
La jeune Shivani Raghuvanshi surprend dans le rôle d’une femme forte qui prend peu à peu le dessus sur un mari que ses parents lui ont imposé. Film anti-patriarcal, Titli témoigne ainsi de la prise de pouvoir des femmes en Inde. Toutes les femmes dépeintes sont fortes et compensent l’attitude violente et excessive des hommes. Kanu Behl explique : « Titli, Une chronique indienne a toujours été conçu comme un film anti-patriarcal. Toutes les femmes sont fortes et font entendre leurs voix. Neelu, Sangeeta ou même l’avocate, sont des personnages qui pensent et agissent, dirigés par leur conscience. Mais comme elles n’ont jamais eu de pouvoir physique ou financier pour s’imposer, elles sont malgré tout souvent laissées à la merci des hommes et leur lutte pour s’échapper est d’autant plus longue et difficile. »
« Il se passe quelque chose en Inde. A l’image de la société, le cinéma indien est en pleine mutation, et une nouvelle vague émerge avec des réalisateurs comme Dibakar Banerjee et Anurag Kashyap et son excellent Gangs of Wassepur. La sélection de ce premier film de Kanu Behl en tant que réalisateur et scénariste au Festival de Cannes 2014, dans la section Un certain regard, est la preuve que le septième art en Inde traverse une période très excitante et est en train de se réinventer. » (A voir, à lire)
Dibakar Banerjee, le Producteur, explique : « Le film a une honnêteté brute et brûlante, quelque chose de profondément sincère qui m’a immédiate- ment plu. Beaucoup de réalisateurs, lorsqu’ils font leur premier film, veulent titiller le public, sortir du lot. Pas Kanu : il n’essaye pas de plaire au plus grand nombre par tous les moyens. C’est ce côté militant, sa volonté de s’en tenir à ses démons, qui fait de son film l’un des plus fascinants premiers films du cinéma indien depuis longtemps (…) Mon rêve est de créer un cinéma indien, loin de Bollywood, et pourtant vraiment indien. Parfois, en voulant faire ce grand cinéma indien in- dépendant, nous tombons dans le piège de vouloir plaire au public occidental, quitte à le manipuler pour nous faire remarquer. Titli ne manipule personne, il a sa propre raison d’être. Titli, Une Chronique Indienne est fait pour faire réagir le public indien, pour le réveiller, lui montrer ce qui se passe dans nos vies. Il est fait pour les spectateurs du monde entier, qui aiment plonger dans une autre culture et y découvrir les éléments qui en font la même humanité. Titli, Une Chronique Indienne est très enraciné, et en même temps universel, parce qu’il parle de la famille, et que je ne crois pas qu’un seul homme sur terre ne comprenne pas ce qu’est une famille.“
Titli ne devrait être que le début d’une longue série de films indiens dont l’intérêt, les motivations et la qualité vont aller crescendo. On en redemande !
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Le court :
Logorama
de François Alaux , Hervé De Crecy , Ludovic Houplain
France, 2009, Animation, Couleur, Sans dialogue. – 15’00 -
Synopsis : Une course poursuite effrénée, des animaux sauvages lâchés dans la ville, une prise d’otage qui tourne au drame et bien plus encore dans LOGORAMA !
L’avis du programmateur : Logorama intégré au catalogue du RADi, c’est la promesse renouvelée de ce pur plaisir de cinéma provoqué par un classique incontournable de l’animation française du nouveau millénaire. Un ‘must’ qui, plus encore, aura permis à la ‘French Touch’ d’accéder aux sommets d’Hollywood à travers un retentissant Oscar en 2010. Le pari était pourtant osé, pour le producteur comme pour les réalisateurs, à savoir de piocher pour les décors de leur film dans l’immense réservoir de ces logos commerciaux qui peuplent nos existences jusqu’à la pollution visuelle et mentale. Surtout, l’enjeu était d’exploiter cette base graphique inédite pour raconter une course poursuite savoureuse, où le clown Ronald, emblématique de l’enseigne de fast-foods la plus célèbre au monde, devient un kidnappeur malfaisant, traqué par des policiers à la rondeur des Bibendum Michelin. Et ainsi de suite, dans un palpitant montage rendant hommage à la véritable mise en scène orchestrée par le trio de H5, déjà bien connu auparavant dans les domaines du clip et du graphisme. Le monde des marques court à son Apocalypse, le message est limpide, même vu de l’espace…
Carrière du film :
Prix du Jury lycées/collèges L’ombre d’un court – Festival international de courts métrages de fiction et d’animation (Jouy-en-Josas / France – 2013)
La Criée Tout Court – Festival de court métrage (Marseille / France – 2012)
Lutin du meilleur film d’animation,Lutin du public Les lutins du court métrage (Paris / France – 2011)
César du court métrage d’animation Les César (Paris / France – 2011)
Festival du court métrage en plein air (Grenoble / France – 2010)
Best of Short Films Festival ‘Festival international des films de court métrage déjà primés’ (La Ciotat / France – 2010)
Rencontres internationales du cinéma d\’animation (RICA) (Wissembourg / France – 2010)
Festival national du film d\’animation (Bruz / France – 2010)
Prix Audi,Prix talent FNAC Festival national et international du court métrage (Clermont-Ferrand / France – 2010)
Oscar du meilleur court métrage d’animation Oscars (Los Angeles / Etats-Unis – 2010)
Prix du public Festival International du film (Leeds / Grande-Bretagne – 2010)
Prix du public Festival international du court métrage (Hambourg / Allemagne – 2010)
Prix du public Festival du Dessin animé et du film d’animation Anima (Bruxelles / Belgique – 2010)
Prix du meilleur court métrage d’animation Festival Regard sur le court métrage (Saguenay / Canada – 2010)
Prix Don Quichotte Festival international du documentaire et du court métrage (Cracovie / Pologne – 2010)
Prix de la mise en scène,Prix du public Festival du film de Vendôme (Vendôme / France – 2009)
Festival du film court (Villeurbanne / France – 2009)
Prix découverte Kodak du meilleur court métrage Semaine internationale de la critique (Cannes / France – 2009)
Prix du public,Prix Fuji du meilleur réalisateur,Prix spécial du jury Cinanima Festival international de cinéma d’animation (Espihno / Portugal – 2009)
Médaille d’or de l’animation,Prix du public Festival international de court métrage et de documentaires (Bilbao / Espagne – 2009)
Prix du meilleur court métrage Festival international du film (Stockholm / Suède – 2009)