Réalisé par Martin Scorsese (2001-2002)
Avec Leonardo DiCaprio, Daniel Day-Lewis, Cameron Diaz …
Etats-Unis, Grande Bretagne, Italie, Allemagne, Pays-Bas
Golden Globe 2003 (meilleur réalisateur)
Nominé aux César du meilleur film étranger (2004)
Interdit aux moins de 12 ans
Nous sommes en 1846, dans un faubourg de New York. La guerre des gangs fait rage entre émigrants irlandais, les Dead Rabbits, et les Native Americans dirigés par Bill the Butcher.
Gangs of New York, c’est l’histoire quasiment vraie de la bataille sans merci qui oppose deux bandes. D’un côté, on a les Natives, des protestants menés par Bill the Butcher, qui revendiquent un droit du sol d’après une logique selon laquelle le dernier arrivant ferme la porte derrière lui. De l’autre, il y a les Dead Rabbits, des catholiques irlandais fraîchement débarqués en terre américaine, groupés autour d’un prêtre, le Père Vallon, qui mourra sous les coups de son adversaire.
Seize ans plus tard, Amsterdam Vallon, son fils, revient pour le venger et s’infiltre dans l’entourage de Bill the Butcher, désormais «parrain» des lieux.
À ce récit de vengeance filiale, Scorsese superpose une autre fiction amoureuse : New York, non seulement vu comme un territoire à investir, à imaginer, mais aussi comme, littéralement, un coeur à prendre, comme celui de Jenny Everdeane, une gavroche indomptable et sensuelle partagée entre Bill et Amsterdam.
En un seul plan, Scorsese montre comment la ville est un sas hermétiquement clos, une porte sur l’Amérique qui n’est pourtant que son hors champ : les hommes sont appelés à la guerre de Sécession, ils quittent New York et reviennent dans un cercueil.
Dans l’impossibilité de tourner son film à New York en raison des trop importants changements architecturaux de la ville, Martin Scorcese s’est tourné vers la Cinecitta, à Rome, qui possédait un terrain suffisamment grand.
Il fait appel à son chef décorateur Dante Ferretti (cinq collaborations) pour recréer les rues de la ville. Outre le quartier de Five Points et les quais du port, les équipes de Gangs of New York ont également reconstruit une partie du Sud de Broadway où vivait alors la classe supérieure, différentes résidences privées et les environs de la Catholic Church, ancêtre de la Cathédrale St Patrick près de laquelle Martin Scorsese a grandi.
Qu’en a dit la critique …
Un objet animé d’une vie irrépressible, une attraction de fête foraine qui laisse bouche bée, une oeuvre à la beauté terrible, une entreprise intellectuelle provocante. Le Monde
Proche de la chanson de geste, le film tire sa beauté d’une mélancolie qui émerge en de multiples endroits, à chaque dédoublement, à chaque bifurcation narrative ou visuelle, à chaque changement d’échelle dont Scorsese l’a parsemé. Chronic’art
Total respect. Trois heures de très grand cinéma. La première séquence du film est, déjà, tout simplement éblouissante. Aden
On sort de là essorés, avec une seule idée en tête : revoir fissa ce film où quasiment chaque plan est porteur d’une idée de cinéma stimulante. Première
Si ce magnifique film, l’un des plus accomplis de Scorsese, a été si mal accueilli par la critique américaine (…), c’est sans doute qu’il touche un nerf à vif. Télé Ciné Obs
Un film qui saisit admirablement les germes d’une civilisation, et qui constitue un hommage émouvant à New York. Zurban
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Le court-métrage
Manila running
de Anuj Gulati (Singapour)
Synopsis : Jacques a décidé d’aller aux Philippines pour une raison qu’il préfère garder pour lui. Il se retrouve dans des situations délicates alors qu’il parcourt la ville à la recherche d’en endroit où loger. Ses recherches n’aboutissant pas, sa journée semble empirer à chaque instant.
L’avis du programmateur : Sur un air de rock philippin, nous voilà parachutés dans les faubourgs de Manille. Image brute, regards défiants, mieux vaut garder la main sur son sac et rester sur ses gardes surtout lorsqu’on est entourés d’hommes apparemment très portés sur la machette ! L’identification à Jacques, touriste rougeaud supportant visiblement mal la chaleur tropicale, fonctionne d’emblée et c’est à ses côtés que l’on découvre un pays faisant valser nos repères occidentaux. Si certains s’accommodent fort bien de cet étourdissement exotique, d’autres, comme Jacques, ne verront que danger et angoisse. Et c’est avec beaucoup d’humour qu’Anuj Gulati, jeune réalisateur indien vivant entre New York et Singapour, dépeint la paranoïa qui peut s’emparer de certains voyageurs, poussant à son extrémité l’absurdité d’une situation que nous préférons taire ici.