8 mars – La source des femmes – Tram

A l’occasion de la Journée de la Femme

La source des femmes

Date de sortie : 2 novembre 2011

Durée : 2 h 10

Réalisateur : Radu Mihaileanu

Avec : Leila Bekhti, Hafsia Herzi, Hiam Abbas,…

Genre : Comédie dramatique

Nationalité : Française

Cela se passe de nos jours dans un petit village, quelque part entre l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient. Les femmes vont chercher l’eau à la source, en haut de la montagne, sous un soleil de plomb, et ce depuis la nuit des temps. Leila, jeune mariée, propose aux femmes de faire la grève de l’amour : plus de câlins, plus de sexe tant que les hommes n’apportent pas l’eau au village.

« Tout a commencé avec un fait divers qui s’est déroulé en Turquie en 2001. Suite à une série d’accidents, les femmes d’un village ont décidé de rompre la fatalité et d’entamer une grève de l’amour tant que les hommes ne raccordaient pas l’eau au village. Au départ, les hommes n’ont pas pris les femmes au sérieux, puis c’est devenu violent. Les femmes ont tenu bon. L’affaire a fini par être réglée par le gouvernement. De manière plus métaphorique, je me suis aussi replongé dans « Lysistrata » d’Aristophane, où une femme déclenche la grève de l’amour pour mettre fin à la guerre, face à l’indifférence des hommes », explique le metteur en scène.

Bien que les femmes soient les héroïnes du film, Radu Mihaileanu n’avait pas pour intention de stigmatiser la gente masculine : « Ni Alain-Michel (Blanc, le coscénariste) ni moi n’aimons écrire des personnages intégralement positifs ou négatifs. On se dit qu’ils sont tous le produit de plusieurs facteurs et qu’ils ont tous une subjectivité qui peut leur donner raison. Même le frère de Sami n’est pas une brute épaisse : on comprend qu’après avoir souffert d’un tel manque d’amour, il était logique qu’il devienne comme ça. Tout comme le fils du Vieux Fusil est devenu islamiste parce qu’il est victime de conditions économiques épouvantables et de la crainte de « perdre la face », incapable d’envoyer de l’argent à la famille »,

Radu Mihaileanu évoque une métaphore arabe bien connue, qui est au cœur du film « Dans certains chants arabes traditionnels, on dit que l’homme doit « arroser » la femme, comme si la femme était une fleur. Ou une terre fertile. Et les femmes demandent aux hommes de ne pas oublier de les arroser – autrement dit, de ne pas les négliger et de continuer à les regarder. Etant donné que l’homme n’apporte pas l’eau au village, il ne peut plus les arroser. La sécheresse qui frappe le village est donc une métaphore du cœur qui se tarit. »

C’est Armand Amar qui s’est occupé de la musique du film : « Comme dans Va, vis et deviens, il a marié plusieurs tonalités musicales, du symphonique à des instruments traditionnels, comme l’oud, mélange de force et de nostalgie tragique, le doudouk, qu’il avait déjà utilisé, et le kamanché, violon iranien aux sonorités rugueuses qui me plaisent beaucoup. Il a aussi utilisé deux voix magnifiques de femmes arabes, comme un leitmotiv qui ponctue le film », déclare Radu Mihaileanu. Pour réaliser les séquences musicales, le réalisateur et le compositeur ont assisté à des fêtes, des mariages et des naissances, et ont visionné des documentaires sur ces chants et danses traditionnels.

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Le court :

Tram

de Michaela Pavlatova

France, 2012, Animation, Couleur, Sans dialogue. 1,85 – 07’00 – Dolby SR

Synopsis : C’est le train-train quotidien pour la conductrice du Tram. Comme chaque matin, les hommes montent pour aller au boulot, un par un, tous les mêmes, silencieux, gris, indifférents. Ce jour-là pourtant, au gré des secousses et des vibrations de la route, au rythme des tickets introduits dans le composteur, la conductrice s’émoustille et le véhicule s’érotise. Le désir de la conductrice de tramway transforme en réalité et en délire surréaliste et phallique. Elle se lance alors à l’assaut des pénis géants et rougissants de ses passagers. Musique maestro !

L’avis du programmateur : Sélectionné dans de nombreux festivals de cinéma d’animation, Tram s’est également introduit dans des manifestations plus généralistes – le coup d’envoi ayant été lancé lors de la Quinzaine des Réalisateurs en mai 2012. Il faut dire que la généreuse conductrice de Tram a beaucoup d’amour à donner : si les passagers du véhicule semblent pour la plupart indifférents à son agitation, les spectateurs – eux – ne sauraient résister à l’explosion de désir qui envahit progressivement l’écran au rythme d’une musique stimulante à souhait. Privilégiant la simplicité pour traduire visuellement les émois et les tiraillements de son personnage, Michaela Pavatova n’hésite pas à exagérer le trait. Il en résulte une fable expressionniste, érotique et’ (ré)jouissante sur le désir féminin.

Prix SACEM de la meilleure musique originale (Marek, Musique) au Festival national et international du court métrage (Clermont-Ferrand / France – 2013)
Cristal d’Annecy,Prix Fipresci au Festival international du film d’animation (Annecy / France – 2012)

Prix Musique au cinéma au festival Courts devant (Paris / France – 2012)

Grand prix au Festival du court métrage en plein air (Grenoble / France – 2012)

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