11 novembre – Johnny got his gun – Cent ans de repos

Dans le cadre de la

commémoration du centenaire

de la fin de la guerre 1914-1918

JOHNNY GOT HIS GUN

(Johnny s’en va-t-en guerre)

Précision importante : aucune image n’est blessante, tout est dans la suggestion.      Le cinéaste choisit de nous mettre à la place de la victime, après qu’il soit blessé.

Date de sortie en France : 1er mars 1972

Date de reprise : 28 mai 2014

Durée : 1h 50min

Réalisateur : Dalton Trumbo

Avec : Timothy Bottoms, Don ‘Red’ Barry, Kathy Fields, Jason Robards, Donald Sutherland

Genres : Drame, Guerre

Nationalité : américaine

« Hymne pacifiste bouleversant, l’unique réalisation de Dalton Trumbo est un film coup de poing qui ne laissera aucun spectateur indemne« (Avoir-Alire)

« Une œuvre émouvante et courageuse, un violent réquisitoire antimilitariste«  (Les Inrockuptibles)

Joe Bonham (Timothy Bottoms) est un jeune Américain plein d’enthousiasme qui décide de s’engager pour aller combattre sur le front pendant la Première Guerre mondiale. Au cours d’une mission de reconnaissance, il est gravement blessé par un obus et perd la parole, la vue, l’ouïe et l’odorat.

On lui ampute ensuite les quatre membres alors qu’on croit qu’il n’est plus conscient. Allongé sur son lit d’hôpital, il se remémore son passé et essaie de deviner le monde qui l’entoure à l’aide de la seule possibilité qui lui reste : la sensibilité de sa peau. Une infirmière particulièrement dévouée l’aide à retrouver un lien avec le monde extérieur. Lorsque le personnel médical comprend que son âme et son être sont intacts sous ce corps en apparence décédé, ils doivent prendre une décision médicale selon les valeurs et les croyances de l’époque.

 

C’est l’unique film réalisé par Dalton Trumbo, le célèbre scénariste de la liste noire des « dix d’Hollywood ». Interdit de travail, il a été banni par la Commission des Activités antiaméricaines de McCarthy en 1947. Il fut donc contraint, pendant treize ans, de travailler sous pseudonyme. Exilé au Mexique où il rencontrera Luis Bunùel, il écrira pourtant plusieurs scénarios comme Gun crazy, Menace dans la nuit, Exodus ou Les clameurs se sont tues qui obtiendra l’Oscar du meilleur scénario en 1956. C’est Kirk Douglas qui le fera sortir de l’anonymat en lui demandant de signer le scénario de Spartacus. Il signera également celui de Papillon peu de temps avant sa mort d’un infarctus du myocarde.

Le titre original Johnny Got His Gun est vraisemblablement conçu comme une réponse à la chanson propagandiste Over there, de Henry Burr and the Peerless Quartet, diffusée en 1917 dans le but d’encourager l’engagement des citoyens américains lors du premier conflit mondial. Les premières paroles en sont « Johnny get your gun, get your gun, get your gun. »

« La structure narrative est audacieuse : les souvenirs et les rêves sont en couleur et la dure réalité du présent est en noir et blanc, ce qui amplifie la tristesse de l’état de Johnny. Il se souvient de sa fiancée, de sa timidité dans la découverte d’un premier amour, de ses relations avec son père (sublime séquence de la canne à pêche). Toutes ces scènes sont poignantes car traitées avec beaucoup de tendresse et de pudeur. L’identification du spectateur à Johnny devient bouleversante. Le contraste saisissant avec l’horreur de sa situation actuelle ne cède jamais au chantage à l’émotion. Mais les repères peuvent parfois se brouiller, ce qui donne lieu à des scènes surréalistes. Dans une scène de cauchemar, Johnny imagine qu’un rat est venu le dévorer et n’arrive plus à distinguer le rêve de la réalité. Il s’imagine également en train de dialoguer avec un Christ totalement impuissant malgré sa bonne volonté. » (DVD Classic)

« Qu’en reste-il aujourd’hui ? Le caractère universel et intemporel de l’œuvre conserve encore toute sa force. L’absurdité de la guerre sera toujours à démontrer. La vision de Johnny Got His Gun est une expérience douloureuse mais nécessaire, tout comme Nuit et Brouillard d’Alain Resnais. Mais malgré sa noirceur radicale, Johnny Got His Gun ne cherche pas pour autant à donner une impression désespérée. Il est carrément impossible d’oublier cette scène bouleversante où l’infirmière trouve enfin le moyen de communiquer avec Johnny afin de pouvoir lui souhaiter un Joyeux Noël. » (DVD Classic)

 

Pour aller plus loin : entretien de Jean Delmas avec Dalton Trumbo dans Jeune Cinéma n° 55 de mai 1971 : http://www.jeunecinema.fr/spip.php?article2537

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Le court

« Cent ans de repos »

Court-métrage réalisé et présenté par les lycéens de 2nde TMA

du Lycée des Métiers d’Art du Bois et de l’Ameublement

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