28 novembre – Lectures- Jusqu’à la garde

28 novembre – Jusqu’à la garde

Publié le 8 novembre 2021 par Honkytonk

Cette soirée est co-organisée avec Amnesty International (section locale) à l’occasion de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes.

En première partie LECTURE A VOIX HAUTE 5 histoires  extraites du livre H 24 ( édition Acte -Sud et Arteéditions) seront lues par cinq comédiennes !!!!

 -Le long :

JUSQU’À LA GARDE

de Xavier Legrand Date de sortie : 7 février 2018 Durée : 1 h 34 Réalisé par : Xavier LegranD avec : Léa Drucker, Denis Ménochet, Thomas Gioria Nationalité : Française

Lion d’Argent du meilleur réalisateur et            Lion du Futur (meilleur premier film),           Mostra de Venise 2017  César du meilleur film et du meilleur scénario original

Le couple Besson divorce. Pour protéger son fils d’un père qu’elle accuse de violences, Miriam en demande la garde exclusive. Dans le bureau de la juge, Miriam et Antoine s’affrontent par l’intermédiaire de leurs avocats. On ne connait pas encore leur histoire, on se met presque à douter, même la juge semble hésiter … Sans prévenir,  « Jusqu’à La Garde » nous assène un véritable coup de massue. On se sort pas indemne de ce film qui prend aux tripes.

Premières images : tension palpable. L’avocate de la mère parle de « grande insécurité ». Sa consœur réagit en avançant des arguments en faveur de la garde partagée. Entrée saisissante par son réalisme, l’intensité de la durée, ses silences, la justesse des mots.  La juge n’a que quelques minutes pour évaluer la  situation. Le spectateur est installé à la place du juge. Qui le public va-t-il croire ? Que voit-il se dérouler sous ses yeux ? À quel genre de plaidoirie est-il sensible ? Il est plongé dans l’incertitude, il doit se faire son idée. Le film, lui, montre ce qui se passe ensuite, ce que la juge ne verra pas.

Quatre ans après « Avant que de tout perdre », Grand prix du festival de Clermont-Ferrand 2013, le réalisateur Xavier Legrand poursuit son propos en abordant la violence  conjugale cette fois sous l’angle de la peur. Les coups, on ne les voit pas. Mais ils sont une menace omniprésente.

Passé le moment d’incertitude, il apparaît assez vite que le père est un danger. Un homme impérieux et tortueux, un colosse en rage qui cogne aussi sur sa propre impuissance. Rôle ingrat et dur tenu par Denis Ménochet qui doit aborder de front la violence, la manipulation.

Face à lui, Léa Drucker, prête à parer, protectrice, frêle et forte à la fois, qui mène un combat permanent face à une menace constante.

 Intrusion, emprise. Tel ce moment où le mari enlace sa femme – pour être consolé ou pour la broyer, on ne sait pas. Malaise, anxiété, angoisse. L’étau se resserre peu à peu, dans un crescendo ­absolument terrorisant. Et bouleversant.

Quasiment pas de musique dans le film. La tension vient de l’utilisation des bruits du quotidien et de leur relief, l’écho dans un appartement, le clignotant d’une voiture, une horloge, une alarme. Xavier Legrand ne cherche pas à faire basculer l’histoire dans un climat fantastique, mais à capter le bruissement d’une réalité anxiogène. Pareil pour la mise en  scène. Pas d’effets spectaculaires, plutôt la répétition des mêmes cadrages, dans les endroits qu’on visite plusieurs fois, pour créer un sentiment de  familiarité, mais d’enfermement aussi, l’impression qu’on entre dans une spirale  infernale.

Les commentaires sont fermés.