31 mai – Le vent se lève – A shadow of blue

Le vent se lève

Date de sortie : 14 janvier 2014

Durée : 2 h 07

Réalisateur : Hayao Miyazaki

Genre : Animation, drame

Nationalité  : Japonaise

Inspiré par le fameux concepteur d’avions italien Giovanni Caproni, Jiro rêve de voler et de dessiner de magnifiques avions. Mais sa mauvaise vue l’empêche de devenir pilote, et il se fait engager dans le département aéronautique d’une importante entreprise d’ingénierie en 1927. Son génie l’impose rapidement comme l’un des plus grands ingénieurs du monde.
Le Vent se lève raconte une grande partie de sa vie et dépeint les événements historiques clés qui ont profondément influencé le cours de son existence, dont le séisme de Kanto en 1923, la Grande Dépression, l’épidémie de tuberculose et l’entrée en guerre du Japon. Jiro connaîtra l’amour avec Nahoko et l’amitié avec son collègue Honjo. Inventeur extraordinaire, il fera entrer l’aviation dans une ère nouvelle.

Le personnage principal du Vent se lève, Jiro, est en fait inspiré de deux personnes réelles, l’ingénieur en aéronautique Jiro Horikoshi et le romancier Tatsui Hori, auteur du livre qui a inspiré Miyazaki, tous deux nés au début du XXe siècle. Il s’agit d’ailleurs de la première fois qu’un long métrage du Studio Ghibli est tiré de personnes qui ont vraiment existé.

Le Vent se lève est le dernier long métrage d’Hayao Miyazaki mais aussi son plus réaliste. Ici, il n’y a aucun élément fantastique – ce à quoi le réalisateur avait pourtant habitué le public depuis Nausicaä de la vallée du vent (1984) – même si il a tout de même inséré plusieurs séquences oniriques qui se passent dans les rêves de son personnage principal.

Le personnage principal du Vent se lève se rapproche beaucoup du réalisateur Hayao Miyazaki, puisque selon le producteur Toshio Suzuki ils partagent l’amour de l’aviation et l’aversion de la guerre. Malgré tout, Jiro continue de vouloir créer l’avion parfait même s’il servira de noirs desseins. Le producteur ajoute : « Hayao Miyazaki possède une immense culture de tout ce qui touche à la guerre. Il connaît non seulement l’histoire des guerres qu’a livrées le Japon, mais celle des guerres autour du monde, et il est particulièrement passionné quand il s’agit du Front de l’Est de la Seconde Guerre mondiale. (…) Il affirme que cette guerre a fait 20 millions de morts. Il la considère comme le conflit le plus stupide dans lequel l’humanité se soit jamais lancée. »

Pour la première fois dans un long métrage, les effets sonores – dont les moteurs d’avion ou le tremblement de terre de Kanto en 1923 – ont été intégralement créés à voix humaine. Hayao Miyazaki avait tenté l’expérience dans son court métrage House Hunting (2006). Le metteur en scène a d’ailleurs voulu le faire lui-même mais au moment de passer le casting vocal, son équipe ne l’a pas retenu.

Plus réaliste que les précédents films de Hayao Miyazaki, Le Vent se lève tente de reconstituer et de montrer à l’écran le Japon des années 1920-1930, une époque où l’on porte encore des habits traditionnels, où les manières sont très cérémonieuses y compris entre membres d’une même famille, et où une grande pauvreté sévit dans un Japon encore très rural marqué par les conséquences de la crise économique de 1929. Si Miyazaki peut se fonder sur ses propres souvenirs (ceux de la génération de ses parents), l’équipe du film rencontre néanmoins des difficultés dans ce travail de reconstitution, car la société japonaise a beaucoup changé depuis et les gestes et comportements alors traditionnels disparaissent à grande vitesse. L’équipe du studio doit notamment rechercher et engager une femme connaissant encore les usages de l’époque sur la bonne façon de porter un kimono mais aussi de le plier et de le ranger ; l’équipe doit aussi se renseigner sur la façon dont on se tenait sur un tatami. L’équipe du studio se documente aussi grâce à un grand nombre d’anciennes photographies. La même logique de réalisme historique guide la représentation du tabagisme, très répandu au Japon à l’époque, notamment parmi les étudiants.

Mais laissons la parole à Paul Valéry dont la dernière strophe du poème Le cimetière marin a inspiré le titre du film :

Le vent se lève! . . . il faut tenter de vivre!
L’air immense ouvre et referme mon livre,
La vague en poudre ose jaillir des rocs!
Envolez-vous, pages tout éblouies!
Rompez, vagues! Rompez d’eaux réjouies
Ce toit tranquille où picoraient des focs!

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Le court :

A Shadow of blue

de Carlos Lascano

France, 2011, Animation, Couleur, Sans dialogue. – 12’07 -

Synopsis : Un soir d’automne, dans un parc situé au milieu d’une ville morne, une petite fille assise sur un banc, nous fait partager plusieurs visions d’une même réalité.

L’avis du programmateur : A Shadow of Blue est un joli film qui change d’humeur et d’ambiance au fil de son déroulement. D’abord doux et bucolique, le voici qui s’agite ‘ inquiétant et sombre ‘ pour finalement nous surprendre par son dénouement émouvant et inattendu. Ce dénouement, c’est un retour à la réalité, petite pointe mélancolique après un détour très graphique ‘ en ombres projetées ‘ par l’imaginaire enfantin. Cet imaginaire, c’est la soupape salutaire grâce à laquelle, sans doute, la petite héroïne s’acceptera telle qu’elle est’

 

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