25 octobre – Les raisins de la colère – El corredor (Le coureur)

LES RAISINS DE LA COLERE

 

 Date de sortie : 31 décembre 1947

Durée : 2 h 10

Réalisé par John Ford

Avec : Henry Fonda, Charley Grapewin, John Carradine, Jane Darwell,…

Genre : Drame

Nationalité : Etats-Unis

Synopsis : Un jeune homme rentre à la ferme familiale en Oklahoma, après avoir purgé une peine de quatre ans de prison pour homicide involontaire. La Grande Dépression sévit alors et comme beaucoup d’autres fermiers, sa famille est chassée de son exploitation. Ensemble, ils partent à travers le pays dans l’espoir de trouver, un jour, du travail en Californie. C’est le début d’un périple éprouvant, de camps de réfugiés en bidonvilles de fortunes, dans une Amérique en proie à la misère et à l’oppression…

Ce film fort raconte l’histoire de la famille Joad marquée par les séquelles de la crise économique de 1929 et le Dust Bowl dans le sud du pays.  Il raconte la vie des Américains poussés sur les routes et plongés dans la misère lorsqu’ils sont chassés de leurs terres par les banques qui prennent possession de leurs biens fonciers. Leurs terres ne peuvent, de toute façon, plus les nourrir  à cause de la sécheresse, des difficultés économiques et des bouleversements dans le monde agricole.

Ce sont d’honnêtes gens, qui ne cherchent ni la richesse ni la facilité, mais seulement un endroit pour vivre de leur travail et gagner honnêtement leur vie.

On estime à 210 000 personnes qui ont émigré vers la Californie pour échapper au désespoir de la sécheresse appelé le « Dust Bowl ». Dans l’esprit de ceux qui ont enduré cette pénible épreuve et aussi dans celle de leur enfants, la Route 66 représentait la « route de l’opportunité ». John Steinbeck la surnommait « Mother road ».

Le thème du film est basé sur la dualité entre, d’une part, la perte (matérielle et humaine) et le deuil et, d’autre part, l’espoir et le courage. La progression dramatique renvoie symboliquement à un épisode biblique familier: l’exode vers la Terre Promise (Californie).

John Ford, qui a longuement filmé les convois d’émigrants dans ses westerns, a retrouvé dans le roman de John Steinbeck des thèmes qui lui sont chers : la famille, la dignité perdue, l’importance de la terre nourricière, l’injustice faite aux plus faibles… Il pose un regard bienveillant sur ces héros de misère qui ne croient plus en rien. C’est d’ailleurs un pasteur défroqué (génial John Carradine, aux yeux de fou illuminé) qui guidera Tom sur la voie de la révolte. On sent John Ford fortement influencé par le cinéma d’Eisenstein dans l’utilisation qu’il fait du noir et blanc charbonneux, des images superposées dans la scène des bulldozers et des gros plans sur les visages douloureux. Les deux discours de fin — celui de Tom, sacrificiel, et celui de sa mère, hymne au peuple — véhiculent une idéologie marxiste d’une force qui étonne encore aujourd’hui ! — (Anne Dessuant, Télérama)

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Le court :

El corredor (Le coureur)

de José Luis Montesinos

Espagne, 2014, Fiction, Couleur, Espagnol (VOST). – 12’30 -

Synopsis : Il y a cinq ans, un patron a mis sa société en faillite et licencié trois cents ouvriers. La première fois qu’il ressort de chez lui pour faire un footing, il tombe sur l’un d’entre eux.

L’avis du programmateur : José Luis Montesinos est l’un des chefs de file du court métrage espagnol depuis une douzaine d’années et son dernier film en date, El corrador, qui repose sur un scénario bien huilé et des dialogues percutants, livre une chronique de l’époque aussi caustique qu’amorale. Le spectre d’une liquidation et d’un plan social de masse rappelle la terrible crise économique traversée par l’Espagne à la fin des années 2000 et qui a laissé des traces dans les esprits. L’enjeu de la rencontre fortuite entre l’ancien patron déchu et un employé jadis licencié, au moment de la faillite, fonctionne sur un renversement de l’échelle sociale et de la détention du pouvoir. Un véritable duel prend place, derrière une discussion devenue en apparence courtoise. Le réalisateur démontre un esprit taquin multipliant les rebondissements, jusqu’à assumer le principe d’une chute ‘ assez savoureuse, il faut l’avouer. Se remettre à courir dans le bon sens après une humiliation sociale, ce film en pose la question. Celle-ci peut toujours en concerner beaucoup…

Carrière du film :
Festival national et international du court métrage (Clermont-Ferrand / France – 2015)
Prix du meilleur acteur Festival de court métrage (Burguillos / Espagne – 2015)
Festival international du film (Kiev / Ukraine – 2015)
Festival International du court métrage (Flickerfest) (Sydney / Australie – 2015)
Semaine internationale du cinéma (Valladolid / Espagne – 2015)
Prix du meilleur scénario Saison hivernale du court métrage (Cortogenia / Espagne – 2014)
Mention spéciale du jury Festival de cinéma latinoaméricain (Lleida / Espagne – 2014)
Festival international de cinéma (Gijon / Espagne – 2014)
Huesca film festival (Huesca / Espagne – 2014)
Festival national de cinéma et de jeunes réalisateurs (Saragosse / Espagne – 2014)

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