18 septembre – La fin du jour – Borderline

LA FIN DU JOUR

Date de sortie : 22 mars 1939

Durée : 1h 48min

Date de reprise : 20 avril 2016 – Version restaurée

Réalisé par : Julien Duvivier

Avec : Louis Jouvet, Michel Simon, Victor Francen…

Genre : Drame

Nationalité : Française

 

L’abbaye de Saint-Jean-la-Rivière menace de fermer ses portes. Ce qui serait une véritable catastrophe pour ses pensionnaires, tous de vieux comédiens sans ressource. Saint-Clair, acteur autrefois adulé et grand séducteur de femmes, vient justement d’y arriver et y retrouve Marny, grand rival dont il avait jadis séduit la femme, et Cabrissade, artiste de second ordre.

« À l’abbaye de Saint-Jean-la-Rivière, les comédiens de théâtre (monstres sacrés, premiers rôles, seconds rôles, figurants, souffleurs,…)… à bout de souffle, se remémorent, avec nostalgie, leurs prestations d’antan sur les planches… Cette maison de retraite, des plus extravagantes, voit défiler Lucien Cabrissade (Michel Simon), un souffleur qui, par amertume, s’invente des rôles chimériques ; ou encore Marny (Victor Francen) qui voit d’un très mauvais œil l’intrusion du dandy Raphaël Saint-Clair (Louis Jouvet)… Tout ce petit monde du spectacle, et plus encore le sexe faible, va être chamboulé par la venue de cet homme à femmes, qui retrouve les cœurs fragiles de jadis endurcis depuis comme la pierre, par sa faute… d’égocentrique. Au loin, le glas résonne dans le pavillon de ces résidents qui finissent par s’essouffler, à force d’avoir perpétuellement joué le rôle de leur vie… qui arrive tout doucement à son terme. » (A voir, à lire)

Julien Duvivier fait une brève et peu convaincante expérience aux Etats-Unis au cours de laquelle il réalise Toute la ville danse (The great waltz, 1938). A son retour, il fait appel à Charles Spaak, l’un des meilleurs scénaristes de l’entre-deux guerres, pour coécrire le scénario inspiré de la véritable pension de Pont-aux-Dames, hospice pour comédiens retraités et nécessiteux. Les deux hommes s’inspirent de ce qu’ils ont pu observer dans cette institution allant même jusqu’à embaucher quelques résidents pour des seconds rôles. Charles Spaak assure n’avoir en rien noirci le tableau, bien au contraire, de ces personnages qui n’ont pas choisi de vivre ensemble et, de plus, qui sont oubliés du monde.

Pour accompagner Louis Jouvet et Michel Simon, Raimu avait d’abord été présenti. Mais, suite au refus de celui-ci, les deux rôles principaux sont complètement remaniés. Ce film est un hommage aux acteurs qui font preuve d’un esprit d’inventivité, de lucidité et surtout d’une grande générosité. L’importance de la transmission au jeune premier (François Perrier dans un de ses premiers rôles) l’emporte avant tout sur le narcissisme. Au final, un film qui rompt avec le pessimisme des précédents chefs-d’oeuvres du réalisateur portés entre autres par Jean Gabin.

« Le drame de ces comédiens, c’est en fait celui de tout homme qui, vieillissant, regarde en arrière et n’a que des remords. Ce que décrit le film, c’est la tristesse de voir que tout ce que l’on a pu faire, offrir, créer sera vite oublié, vacuité de toutes choses qui devient douleur existentielle alors que l’heure de partir approche. Le film parle beaucoup de la mémoire : celle bien courte du public qui oublie vite celui qu’il a adulé, celle au contraire bien trop persistante des regrets et des drames qui poursuivent la conscience jusqu’à la dernière minute. Celle encore qui se dérobe lorsque Cabrissade, après une vie à attendre, monte enfin sur scène mais oublie sa ligne de texte : « Nous les petits, les sans grade… » » (DVD Classik)

«Tout va périr; et, moi, je m’achemine
(…) Déjà mon vase est troublé. Je le vois,
Le monde touche à sa ruine.»
FAUST de Goethe.

 

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Le court-métrage

BORDERLINE

de Dustin Rees

Suisse, 2011, Animation, Couleur, Sans dialogue – 07’00 -

Synopsis : Un douanier tente de mettre fin à ses jours mais il y a des barrières qu’on ne peut franchir’

L’avis du programmateur : C’est avec humour que Dustin Rees aborde un sujet tabou : le suicide sur le lieu de travail. Cette histoire loufoque et paradoxalement très drôle raconte l’histoire d’un garde-frontière au milieu du désert prêt à tout pour mettre fin à ses jours. Animation tout en rondeurs avec des effets visuels et sonores minimum qui renforcent le regard humoristique d’un sujet difficile à traiter. Ce personnage solitaire sera à chaque fois dérangé mais sauvé par le passage d’un véhicule, par la pluie, une jeune cycliste, une bande de bikers ou même un cerf égaré. Le film compile ainsi plusieurs saynètes qui font mouche.

Carrière du film :

Anima Mundi (Rio de Janeiro / Brésil – 2012)
Brief encounters Festival international du court métrage (Bristol / Grande-Bretagne – 2012)
Festival Européen du Film Court de Brest (Brest / France – 2012)
Festival d’animation (Ottawa / Canada – 2012)
Anim’fest Festival international du film d’animation (Bucarest / Roumanie – 2012)
Fenêtres sur courts (Dijon / France – 2012)
Prix du public Festival de Solothurn (Solothurn / Suisse – 2012)
Festival du film d’animation (Bradford / Grande-Bretagne – 2012)
Prix du public Festival international du film d’animation-Fantoche (Baden / Suisse – 2011)

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