LUMIERE, L’AVENTURE COMMENCE
Date de sortie : 25 janvier 2017
Durée : 1h 30
Réalisé par : Thierry Frémaux
Avec : Thierry Frémaux, Auguste Lumière, Louis Lumière
Genre : Documentaire
Nationalité : Française
« Lumière ! L’Aventure commence est un trésor inépuisable. Un film d’histoires dans l’Histoire. » (France Info)
« Ils ont offert le monde au monde » (Bertrand Tavernier)
« Faites-nous confiance : vous en sortirez à peu près dans le même état qu’après La La Land – un immense sourire aux lèvres, le cœur gros comme ça, prêt à faire des claquettes dans la rue… » (Frédéric Foubert, Première)
En 1895, les frères Lumière inventent le Cinématographe et tournent parmi les tout-premiers films de l’histoire du cinéma. Mise en scène, travelling, trucage ou remake, ils inventent aussi l’art de filmer. Chefs-d’œuvre mondialement célèbres ou pépites méconnues, cette sélection de films restaurés offre un voyage aux origines du cinéma. Ces images inoubliables sont un regard unique sur la France et le Monde qui s’ouvrent au 20ème siècle. Lumière, l’aventure du cinéma commence !
Thierry Frémaux a le cœur qui bat à Lyon, nonobstant quelques activités annexes dans la région cannoise. Il y passe une partie de sa jeunesse et en 1982, il s’engage comme bénévole dans une aventure qui aboutira à la création de l’Institut Lumière qu’il dirige maintenant.
Cet Institut est situé dans la « rue du Premier Film » dans la villa de l’industriel Antoine Lumière, un industriel fantasque ayant le sens du spectacle, père d’Auguste et Louis, les inventeurs du Cinématographe, le second ayant fabriqué, sur instructions de son aîné, la machine permettant de projeter des films sur un écran en s’inspirant de la machine à coudre familiale (inventée par un lyonnais, Barthélémy Thimonier). Leur plus grande innovation, ce qui permet de leur attribuer cette invention, c’est d’animer des images pour un large public et en grand format alors qu’Edison avait inventé le Kinétoscope, un appareil où une seule personne pouvait visualiser des images animées. Et, de plus, cette caméra servait à enregistrer mais aussi à projeter, voire même à dupliquer une « vue ».
C’est donc tout logiquement que Thierry Frémaux a tenu à réunir 108 « vues Lumière », ces petits films de 17 mètres de pellicule (ce que pouvait contenir leur machine) et d’une durée de cinquante secondes. Il les a ordonnancés et regroupés par thèmes et les a habillés d’un commentaire et d’une musique (Camille Saint-Saëns). Cette somme est d’abord sortie en DVD à l’occasion de l’exposition de 2015 au Grand Palais à Paris. Et maintenant, nous pouvons en profiter SUR GRAND ÉCRAN !
Bien sûr, certaines de ces séquences qui font partie de la légende du cinéma sont archi-connues , mais il était important de mettre en évidence toute l’inventivité des deux frères. Ils tourneront (Louis essentiellement) ou feront tourner 1422 de ces « vues » qui nous sont parvenues. Les sujets qu’ils choisissent au commencement s’inspirent beaucoup des peintres du XIXème, Antoine étant peintre lui-même et ami d’Auguste Renoir. Ils filment, par exemple, « Le déjeuner de bébé », « Petite fille jouant avec un chat » ou « Partie de cartes » calqué sur le tableau de Cézanne. Il faut souligner qu’environ 80% de cette époque ont disparu, détruits notamment à l’arrivée du cinéma parlant.
Ce qui frappe à la vision du florilège concocté par Thierry Frémaux, c’est le constant regard entre la technique, dans la performante reconstitution visuelle du mouvement, et l’art, dans la composition de l’image et de la lumière. Les films tournés par les frères Lumière, même s’ils sont avant tout des documentaires, sont dès le début, très construits. On connaît, par exemple, au moins trois versions de la sortie des usines Lumière pour lesquelles ils avaient demandé aux ouvriers de venir endimanchés. La caméra est positionnée de façon très réfléchie. La cohérence du mouvement de foule, l’exubérance de certains caméos (Auguste apparaît souvent sur les films), l’intervention d’animaux… indiquent une mise en scène filmique originelle. Ils en maîtrisent spontanément contraintes, figures de style et genres. Diagonale, profondeur de champ, travelling, direction d’acteurs, composition du cadre, montages inversés, suspense, documentaire, burlesque et fiction, rien ne manque.
Après « La Sortie de l’usine Lumière à Lyon », tourné le 19 mars 1895, et la première présentation de leur invention le 22 mars en petit comité, notamment des industriels qui financeront leurs innovations, les frères Lumière tourneront notamment pendant l’été 1895 » Le jardinier et le petit espiègle » plus connu sous le titre « L’Arroseur arrosé », la première fiction du cinéma. C’est dans ce film qu’apparaît le premier acteur rétribué, leur jardinier. Mais ce sera Joseph Méliès qui, faute d’avoir pu acheter la machine des Lumière, développera les premières véritables fictions. La première séance publique payante a eu lieu au Salon Indien du Grand Café le 28 décembre 1895.
Si les frères Lumière sont connus et reconnus comme les inventeurs du « cinématographe », celui-ci n’était pas leur principale préoccupation. Ils déposèrent ainsi nombre de brevets, dont un des plus célèbres est celui d’un pansement contre les brûlures, le « tulle gras », inventé durant la Première Guerre mondiale. Mais leur principal centre d’intérêt était la photographie en couleurs, invention qu’ils concrétisèrent avec les « autochromes », photographies sur verre aux teintes merveilleuses, dont le principe reposait sur une réaction chimique à base de fécule de pomme de terre.
Les frères Lumière ont permis ainsi le développement fulgurant d’une industrie sous l’impulsion principalement de Léon Gaumont dès 1895, et de Charles et Émile Pathé qui créent leur société en 1896. Ces derniers envoient très vite des reporters aux quatre coins du monde pour filmer les actualités.
P.S. : Restez jusqu’à la toute fin. C’est dans le dernier plan, en écho renversé au premier, que la forme cyclique du film prend son sens.
Quand Clint Eastwood a visité l’Institut Lumière, il s’est tourné vers le hangar qui existe toujours et il a opiné du chef en s’exclamant « Alors, tout ça… c’est de ta faute ! »
« Un commencement est un moment d’une extrême délicatesse » (Dune, Franck Herbert).
Pour ceux qui voudraient prolonger cette plongée dans le cinéma des origines, signalons le Musée du cinéma de Turin très documenté sur ses débuts ainsi que celui de Gérone qui possède une belle collection d’objets de cette époque pionnière .
Pour ceux qui sont curieux du fonctionnement technique du cinéma, l’émission « C’est pas sorcier » a sorti un numéro dont une partie est consacrée aux origines : https://www.youtube.com/watch?v=4F85-sODG48#t=441.067687
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Le court
Walking on the wild side
de Fiona Gordon , Dominique Abel
Belgique, 2000, Fiction, Couleur – 13’00 -
Synopsis : Un matin, un célibataire timide entre en collision avec une grande rousse. C’est le coup de foudre. Comment revoir cette femme que le destin a mise sur sa route ?
L’avis du programmateur : Une comédie qui fonctionne bien avec une kyrielle de quiproquos franchement drôles, portée par un couple de comédiens réalisateurs qui tirent leur épingle du jeu de la situation.
Presse : ‘Walking on the Wild Side évite toujours la trivialité à laquelle son sujet aurait pu mener. Refusant le cynisme de bien des comédies, le recours parfois abusif aux dialogues et aux mots d’auteur, le court métrage d’Abel et Gordon est de ces films dont les effets millimétrés rateraient leur cible si les auteurs n’étaient pas de vrais cinéastes.’ Stéphane Kahn, Bref n°47, 2000.
Carrière du film : Nombreuses sélections dans des festivals internationaux dont :
Prix spécial du jury Festival international du film d’animation (Téhéran / Iran – 2003)
Grand prix Festival du film court francophone de Vaulx-en-Velin (Vaulx-en-Velin / France – 2002)
Prix de la meilleure réalisation Festival International du Court Métrage (Lille / France – 2001)
Mention du jury collégiens Cinéssonne Festival du cinema européen en Essonne (Ris-Orangis / Orsay / Chilly-Mazarin / Viry-Chatillon / Brétigny / France – 2001)
Prix du film le plus surprenant Festival International du film (Odense / Croatie – 2001)
Prix TPS Cinéstar 1 Festival du film court (Villeurbanne / France – 2000)
Nougatine d’or Festival du film et spectacle court ‘De Nevers à l’aube’ (Nevers / France – 2000)
Bayard d’or du court métrage Festival International du Film Francophone (Namur / Belgique – 2000)
Mention spéciale Festival du court métrage ‘oh, ce court’ (Bruxelles / Belgique – 2000)