7 septembre – Louise Bourgeois, l’araignée, la maitresse et la mandarine – Solid

Dans le cadre des Arts Vagabonds

(http://arts-vagabonds.com/)

LOUISE BOURGEOIS, L’ARAIGNÉE, LA MAITRESSE ET LA MANDARINE

« Il faut être très agressif pour être sculpteur »

Date de sortie : 9 décembre 2009

Durée : 1h 39min

De : Amei Wallach et Marion Cajori

Avec : Louise Bourgeois, Pandora Tabatabai Asbaghi, Jean-Louis Bourgeois

Genre : Documentaire

Nationalité : américaine

Une incursion dans l’univers de Louise Bourgeois, dont l’œuvre protéiforme traverse les 20e et 21e siècles. Louise Bourgeois se consacre à la sculpture depuis 1949. Elle a côtoyé les principaux mouvements artistiques, tout en préservant farouchement son indépendance d’esprit, et sa manière incroyablement inventive et troublante. En 1982, à l’âge de 71 ans, elle devient la première femme à être honorée d’une rétrospective au MoMA, à New York. L’artiste lève le voile sur ses secrets d’enfance, source de ses traumatismes, qui se reflètent dans ses sculptures et ses installations, dont la caméra explore la troublante magie.

Ce film dépeint un parcours chronologique en trois volets : I DO, I UNDO, I REDO. Trois volets qui renvoient à une splendide exposition éponyme, organisée à la Tate Modern en 1999-2000. Ce fil rouge nous permet de découvrir et de comprendre les œuvres majeures de Louise Bourgeois.

Alternant images d’archives et interviews, ce documentaire est fait d’assemblages de moments forts. Comme lorsqu’elle présente ses installations (La Chambre rouge (Enfants) et La Chambre rouge (Parents)), en confiant que l’écrivain Françoise Sagan est comme une sœur pour elle. Mais aussi quand elle rigole aux éclats portée par son fils et son assistant, ou encore, quand elle nous rappelle que l’Araignée est sa mère : « Parce qu’elle était aussi intelligente, patiente, propre et utile, raisonnable qu’une araignée. »

« J’ai misé sur l’art plutôt que sur la vie », avoue elle-même Louise Bourgeois. La plongée dans une existence et un quotidien voués à l’Art et intimement mêlés à lui : c’est ce que nous propose ce documentaire sur la célèbre plasticienne franco-américaine (née à Paris le 25 décembre 1911 et vivant depuis 1938 à New York, où elle rencontra le succès dans les années 1970), dont l’œuvre est traversée par les mêmes obsessions : la maternité, la procréation, l’organique. Elle a travaillé particulièrement sur les thèmes de l’universalité, des relations entre les êtres, de l’amour et de la frustration entre des amants ou les membres d’une même famille, ainsi que l’érotisme.

Si l’artiste est née et a grandi en France, c’est à New York qu’elle a bâti la grande majorité de sa carrière. Louise Bourgeois a vu passer de nombreux mouvements artistiques (elle fréquente notamment très tôt Pierre Bonnard et André Breton) tout en gardant sa particularité et elle est aujourd’hui considérée comme une artiste ayant influencé les générations d’après. En 1982, une rétrospective au MoMA fait d’elle la première femme célébrée de la sorte par le grand musée new-yorkais. En 2009, elle revenait sur ses traumatismes d’enfant comme autant de sources d’inspiration…

Le projet d’un documentaire a été initié dès 1993. Les réalisatrices Ameï Wallach et Marion Cajori ne sont pas novices en la matière : la première est critique d’art, et la seconde a été primée en 1993 pour son précédent film, le portrait d’une autre artiste contemporaine, la peintre Joan Mitchell. Mais lorsque Marion Cajori décéda en août 2006, en cours de tournage, sa consœur se fit un point d’honneur à mener le projet à terme : l’hommage à Louise Bourgeois se doublait d’un hommage à la coréalisatrice, à « son talent » et à « son exemple ».

« Rythmé de visites d’expositions, ce documentaire émouvant n’a pas vocation à résumer sa personne, son œuvre, mais à nous donner le goût, le parfum de sublime effréné s’échappant de son destin d’artiste longtemps maudite. “Mes émotions sont trop grandes pour moi, elles m’embêtent et je dois m’en débarrasser. Mes émotions sont mes démons”, confesse-t-elle dans un film qui aurait pu s’appeler “Les Plages de Louise” comme il y a eu Les Plages d’Agnès (Varda), tant il a aussi valeur de bilan à l’orée du centenaire qu’elle fêtera bientôt, au panthéon des vivants. » (T. Pietrois-Chabassier, les Inrockuptibles)

« Pour cette icône au verbe tranchant et direct qui vous guide ici à travers son œuvre prolifique, sculpter était donc un art du jeté. Elle lançait ses tourments sur la matière, les fixait dans l’objet. Immobiles par essence, ses créations donnent pourtant à sentir la violence des mouvements intérieurs d’une âme en colère. Rendre hommage à son œuvre décisive, c’est pour Total Danse une manière d’affirmer la confraternité qui la relie aux gestes chorégraphiques, et continuer de voir la danse comme une manifestation des corps dans tous leurs états. » (L’Azenda)

« Étant donné que les peurs du passé étaient liées à des peurs physiques, elles ressurgissent dans le corps. Pour moi la sculpture est le corps. Mon corps est la sculpture », affirme-t-elle.

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Le court

Solid

de Sebastien Boffet Kraemer

En deux mots

Dans une friche industrielle, l’art prend vie… Une performance étonnante !

Synopsis

Dans un monde où l’image est omniprésente, j’ai tenté d’apporter une certaine simplicité avec mon court métrage « Solid ». Réunifiés à 24 images/seconde, les murs forment un tout immuable générant l’animation.

Pour aller plus loin

Présenté en 2017 aux Vidéoformes de Clermont-Ferrand, à Paris Courts devant et au Festival du film français de Sacramento, Solid se situe au croisement de la performance artistique et du court métrage, utilisant le procédé d’accélération désormais familier du timelapse pour faire se succéder, sur le tempo d’une musique au beat lancinant, des intérieurs de bâtiments divers, abandonnés ou même délabrés, où des artistes de rue dessinent tous un même motif. Un cube en 3D, en l’occurrence, qui devient vite comme une sorte de noyau terrestre, un centre de gravité, sinon un cœur métaphorique de la vie et de l’univers. De quoi susciter des évocations personnelles à chaque spectateur – pourquoi pas un parallèle avec le mégalithe de Kubrick ?

Plus de soixante murs ont été filmés par l’artiste lyonnais Seb Kraemer, pour cinq mille photos réalisées et cinquante heures de montage, soit un travail titanesque de sept mois pour aboutir à ces deux minutes trente, à peine, vertigineuses et hypnotiques, en reflet critique d’une époque où les images se succèdent jusqu’à saturation sous nos yeux éberlués.

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