19 juin – Concert Serge Lopez – Carmen

le concert :

Serge Lopez

(guitare et chant)

 

Serge Lopez naît à Casablanca, au Maroc, en 1958. Trois ans plus tard, ses parents s’installent à Toulouse. Adolescent, après avoir grandi dans une atmosphère musicale et un univers hispanique, il se passionne pour la guitare, dans un style plutôt électrique.

Lors d’un séjour de deux ans à Malaga (Espagne), Serge Lopez attrape le virus du flamenco qui ne va plus le quitter. Pour le guitariste âgé d’une vingtaine d’années, le déclic se produit quand il fait la rencontre de Bernardo Sandoval avec qui il partage nombre de points communs. Serge Lopez suit Sandoval en tournée, de la France au Canada en passant par l’Europe, et l’accompagne sur trois albums et la musique du film Western (1997) de Manuel Poirier, primée à Cannes.

En 1986, Serge Lopez se retrouve à jouer avec le Brésilien Renato de Resende, avant de voler de ses propres ailes trois ans plus tard. Il participe notamment aux aventures de 100% Collègues et des Motivés, collectifs issus de la scène alternative toulousaine, aux côtés de Sandoval et du percussionniste Pascal Rollando. En 1999 sort son premier album solo Baratillo chez Willing Productions, suivi de Quisiera en 2001.

Avec Pascal Rollando et le contrebassiste de jazz Jacky Grandjean, Serge Lopez monte son propre trio qui parcourt les scènes européennes et américaines, des Francofolies de La Rochelle en 2000 au festival South By Southwest à Austin (Etats-Unis) l’annnée suivante. Le Serge Lopez Trio enregistre les albums Sentidos, paru en 2002, puis El Encuentro, diffusé en 2005. Le guitariste poursuit sa route avec Francis Cabrel qui l’engage pour l’album Des Roses et des Orties sorti en 2007 et la tournée qui en découle. Au sortir de cette expérience, Serge Lopez enregistre Au Fil de l’Horizon, album parsemé de chansons écrites par le chanteur d’Astaffort et interprétées par Art Mengo (« Sans qu’elle me voie »), Idir (« Como Amar ») ou Mouss & Hakim (« Appaloosa (suite) »).

Serge Lopez est un homme de rencontres, un musicien en perpétuel renouvellement. Créatif, généreux et sincère, chacun de ses concerts est un moment unique de partage et d’amitié.

https://www.youtube.com/watch?v=ocwlLxhGAow

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le film :

CARMEN

de Carlos Saura

 

Drame (1h42) – 1983 – Espagne ; réalisé par Carlos Saura avec Laura del Sol, Antonio Gades, Paco de Lucia

Carlos Saura et la musique c’est une grande histoire d’amour. Après avoir rendu mondialement célèbre la chanson Porque Te Vas de Jeannette avec Cria cuervos Grand Prix à Cannes en 1976, Carlos Saura a dédié plusieurs de ses films à la musique : le flamenco mais aussi la musique classique avec une adaptation du ballet l’Amour Sorcier de Manuel de Falla en 1986 et un biopic consacré à Lorenzo da Ponte, le librettiste de Mozart avec « Don Giovanni, naissance d’un opéra ». Mais de tous ces films, le plus original est sans aucun doute Carmen, celui qui justement réunit le flamenco et le l’opéra.

Le projet d’un film portant sur Carmen vient au départ d’une proposition de la maison de production Gaumont qui cherche un réalisateur pour diriger une adaptation de l’opéra de Bizet. Finalement ce n’est pas Carlos Saura mais Francesco Rosi qui sortira en 1984 une adaptation très classique de Carmen avec Julia Migenes, Ruggero Raimondi et Placido Domingo. Mais Carlos Saura n’abandonne pas l’idée de faire un film sur cet opéra. Il propose une adaptation beaucoup plus originale en partant du Carmen de Bizet pour écrire une vraie histoire espagnole, contemporaine et originale.

Pour ce film, Carlos Saura fait appel à un chorégraphe qu’il connait bien, Antonio Gades. Il doit jouer son propre rôle, celui d’un chorégraphe qui tente de réaliser un ballet d’après l’ouvrage lyrique de Bizet. Après avoir trouvé la danseuse idéale pour incarner le rôle-titre, le chorégraphe tombe amoureux de cette jeune femme qui porte elle-même le nom de Carmen. Au fur et à mesure des répétitions du ballet, la fiction se mêle à la réalité et les scènes d’amour et de jalousie ne semblent plus seulement appartenir à l’opéra.

Même s’il n’occupe qu’un petit rôle à l’écran, Paco de Lucia a une importance fondamentale dans ce film. Car en jouant également des danses traditionnelles espagnoles, des flamencas, bulerias et autres danses sévillanes, Paco de Lucia fait dialoguer l’Espagne rêvée de Bizet et Mérimée avec la vraie, celle du flamenco, en réalité, le vrai sujet du Carmen de Saura…

BIOGRAPHIE : Carlos Saura est né le 4 janvier 1932 à Huesca en Espagne d’une famille d’artistes : sa mère pianiste et son frère peintre lui font découvrir très tôt des oeuvres qui vont déterminer sa carrière. Adolescent il se lance dans la photographie dont il fait son métier puis commence à réaliser des reportages.
Il s’inscrit en 1952 à l’Instituto de Investigaciones y Estudios Cinematograficos et y enseigne à la fin de ses études jusqu’en 1963. Il réalise son premier long métrage en 1959 : Los Golfo, dans lequel il aborde un thème qui lui sera cher : celui des marginaux mais cela provoque les foudres du régime franquiste. La critique de cette société est particulièrement visible dans Le jardin des délices, Anna et le loup et La cousine Angélique.
Pendant toute cette période, Carlos Saura est inspiré par une muse avec qui il tourne 9 films et qu’il finit par épouser : Géraldine Chaplin. Il réalise son plus gros succès avec Cria Cuervos qui a remporté le grand prix du jury à Cannes en 1976 et dont la musique a été un véritable tube.

A partir des années 80, il s’interesse plus particulièrement à la musique et à la danse. C’est l’occasion de laisser libre court à une esthétique picturale avec des effets de transparences, des projections et des lumières particulièrement soignées. Il réalise ainsi une trilogie de flamenco composée de Carmen (1983), Noces de Sang (1981) et de L’amour sorcier (1985).

Le réalisateur a également célébré le tango dans son film du même titre Tango en 1998, toujours en collaboration avec le danseur et chorégraphe Antonio Gades. En 1999, il livre un portrait personnel d’un de ses peintres préférés avec Goya qui est un condensé de cet esthétisme pictural et de ce réalisme fantastique propre à Carlos Saura. En 2002, il revient au Flamenco en filmant la danseuse Aida Gomez à travers le ballet de « Salomé ». En 2005, il signe Le septième jour.

En 2009, il revient derrière la caméra pour s’intéresser à un genre musical portugais très populaire : le fado (Fados).

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