Nous vous avions présenté le troisième film du jeune réalisateur sud-coréen Bong Joon-Ho en mars 2007, « The Host« . Il ne vous avait peut-être pas convaincus bien que classé par Les Cahiers du cinéma comme le quatrième film le plus important des années 2000/2009. Il faut admettre que certaines clés liées à la culture coréenne sont certainement nécessaires pour en saisir toute la portée.
MOTHER est le quatrième long-métrage de ce réalisateur qui se révèle comme majeur dans le cinéma de son pays sur un scénario de Park Chan-wook, son pote, réalisateur star, lauréat lui aussi de Cannes.
Il a été présenté durant le Festival de Cannes dans la section Un Certain Regard.
Bong Joon-ho, qui fréquente, très jeune, assidûment les salles obscures, a un déclic pour le cinéma quand il voit Charles Vanel sous les roues du camion conduit par Yves Montand dans Le salaire de la peur. « L’image ne m’a pas quitté. Je me sentais coupable, comme si c’était moi qui l’avais écrasé. J’en ai beaucoup souffert ! » dit-il. Il a présidé le jury de la Caméra d’or à Cannes en 2011.
L’actrice principale, Kim Hye-ja, âgée de 70 ans avec près de 50 ans de carrière, incarne dans ce film La Mère, une sorte d’icône. Mais, elle y déploie une énergie hystérique et une sensibilité que personne n’avait vues auparavant en elle. C’est une silhouette frêle qui porte une violence insoupçonnée.
Selon le réalisateur, ce film est une sorte de loupe qui fait converger les rayons du soleil en un point unique pour tout faire brûler.
Si vous avez manqué le début :
Kim Hye-ja, une veuve, élève son fils unique Do-joon qui est sa seule raison d’être. A 28 ans, il est loin d’être indépendant et sa naïveté le conduit à se comporter parfois bêtement et dangereusement ce qui rend sa mère anxieuse. Ainsi s’en est-il pris à de riches professeurs d’université qui l’avaient frôlé avec leur Mercedes. Sous l’impulsion de son ami Jin-tae, il les a poursuivis jusqu’au terrain de golf…