30 juin – La Pointe Courte – Le pêcheur et l’homme d’affaires

 

En hommage à Agnès Varda, les adhérents des Z’allucinés ont choisi à 59%

 LA POINTE COURTE

 

Son premier film avec Philippe Noiret et Sylvia Montfort

Date de sortie : 1955

Durée : 1h 30min

Réalisé par : Agnès Varda

Avec : Philippe Noiret, Silvia Monfort

Genre : Drame

Nationalité : française

Un couple sur le point de se séparer, se questionne dans les lieux que la femme découvre, là où l’homme a été élevé, un petit village de pêcheurs près de Sète, La Pointe Courte. Des pêcheurs de coquillages s’organisent pour défendre leurs droits, les familles ont des tracas et des histoires de voisinage. Le couple est en crise : ils dialoguent. Ceux de La Pointe Courte se réunissent pour les Joutes. C’est une double chronique – un couple et un groupe, dans la lumière éblouissante de l‘été.

Dans « Varda par Agnès », celle-ci explique : « Mon ignorance totale des beaux films très anciens ou récents m’a permis d’être naïve et culottée quand je me suis lancée dans le métier d’image et de son. […] Ainsi me suis-je mise, assise dans ma cour, à écrire un projet de film, les samedis et les dimanches, et quelquefois aussi pendant que des photos glaçaient ou séchaient. […] J’aimais les pêcheurs de Sète, leurs propos imagés, leur énergie à faire vivre leurs familles. […]

C’est la vie quotidienne qui animait ma vie plus que ce que l’on appelait à l’époque des états d’âme. Il y avait aussi du désarroi devant la maladie de Pierre F., rongé par un cancer du cerveau. Père de deux enfants, marié à une amie très proche qui s’était vue obligée de commencer un métier. Je l’avais prise en apprentissage accéléré, puis comme assistante. Pierre était souvent là. On faisait, en semi-mensonges pieux, des projets charmants pour lui occuper l’esprit dont celui de descendre à Sète en voiture et de le filmer pour s’amuser. Qui me prêta une caméra 16 mm ? En tout cas je partis avec Pierre et Suzou pour faire des plans filmés et des plans sur la comète. La Pointe Courte, j’y allais quand j’habitais Sète dans les années 1940. C’est un quartier de pêcheurs. […] Quant on y retourna et y tourna avec Pierre F. bien malade, Suzou et lui marchaient dans les ruelles de La Pointe Courte et parmi les barques. Ce couple amical et muet préfigurait le couple bavard que j’allais imaginer plus tard. […] La maladie faisait son sale boulot, la santé de Pierrot s’aggravait. […] Suzou était près de lui quand il est mort, moi aussi. […] Je lui ai dédicacé La Pointe courte. En fait, peut-être ai-je commencé à écrire le scénario pour donner une forme à ces impressions ressenties avec lui à La Pointe Courte ? »

« Je voulais que les acteurs ne jouent pas ni n’expriment de sentiments, qu’ils soient là et qu’ils disent leur dialogue comme s’ils le lisaient. En fait, je pensais à des récitants de spectacles orientaux, aux couples des structures égyptiennes, mains posées sur les cuisses et aux gisants qui vont par deux dans les églises sombres. […] En tous cas, je ne dirai jamais assez avec quelle générosité Silvia et Philippe m’ont permis d’aller au bout de ce projet, essai, manifeste, déclaration de foi et premier film qu’est La Pointe courte. »

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En première partie, le court-métrage

Le pêcheur et l’homme d’affaires

de Simon François

Durée 03’34 • Catégorie Fiction • Genre Conte • Année 2017 •

Vous n’envisagerez plus le bonheur de la même façon !

Un homme d’affaires se rendant à la pêche pour ses vacances en bord de mer rencontre un pêcheur local. Un dialogue s’installe entre les deux hommes.

Récompensé par le Prix spécial du public au Colcoa, le Festival de cinéma français de Los Angeles, Le pêcheur et l’homme d’affaires développe dans la concision un message universel, qui rappelle une nouvelle de l’écrivain allemand Heinrich Böll et dont la teneur se révèle au bout du compte profondément existentielle, amenant à réfléchir sur sa propre vie et l’absurdité d’une époque tournée vers la nécessité de faire carrière et le pur appât du gain.
À travers la rencontre entre un businessman et un artisan, sobrement filmée en champ/contrechamp (mais en Scope !), se profile une leçon de vie ressuscitant le Carpe Diem de Ronsard : il faut jouir du jour présent, en limitant ses besoins et en profitant de chaque instant, ce que le capitaliste n’a pas compris, faisant reposer tout son système de pensée sur une lointaine échéance qui pourrait pourtant être concrète dès aujourd’hui, sans qu’il en ait la moindre conscience ! La fable hédoniste est pleine d’humour, la conclusion de cette petite démonstration démontant plus efficacement qu’un long discours la kafkaïenne confusion de notre civilisation post-moderne.

 

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