Réalisé par Alfred Hitchkock
Avec John Forsythe, Edmund Gwenn, Shirley MacLaine,…
Genre : comédie policière, thriller
Nationalité : américaine
Synopsis : Des coups de feu, un talon de chaussure, une bouteille, un cadavre et une pléiade de suspects. Un garçonnet découvre un cadavre. Bientôt, une jeune femme, un peintre, un retraité s’arrêtent à leur tour devant le corps. Que faire de l’encombrant défunt ? Voici sans doute le film le plus singulier de Hitchcock. Autour du cadavre de Harry, tous les personnages de cette farce macabre font preuve d’une distanciation flegmatique qui défie l’entendement ! Pour une fois, Hitchcock se soucie comme d’une guigne du sacro-saint suspense et s’amuse à ciseler des situations et des dialogues qui relèvent de l’absurdité la plus typiquement british…
Cette quête, supposée sous-tendre la narration filmique, n’est qu’un prétexte au badinage de villageois au comportement futile. La jeune veuve minaude face au peintre charmé, la vieille fille pouffe de rire face au capitaine confus. Tout ce petit monde s’agite dans des costumes colorés comme des marionnettes dans un castelet ou des figures imaginaires dans un livre d’enfants. Le but était de désarçonner, déranger, avec cette fiction aux décors minimalistes, repliée sur elle-même, comme une bulle condensant les composantes essentielles du monde hitchcockien dans leur forme la plus élémentaire.
Alfred Hitchcock s’est vanté d’avoir commencé ce film deux heures après avoir fini La main au collet (1995). Cet empressement s’explique par la nécessité de tourner les extérieurs en Nouvelle-Angleterre, durant les quelques jours de l’automne où les feuilles des arbres sont rouges et or.
Hitchcock confiera à François Truffaut : « J’ai tourné ce film pour prouver que le public américain pouvait apprécier l’humour anglais et cela n’a pas trop mal marché. »
Lors de sa sortie originale en 1955, Mais qui a tué Harry ? a été un échec aux Etats-Unis dû au défaut de publicité de la Paramount. C’est en Europe que le film atypique d’Alfred Hitchcock a trouvé son public puisqu’il s’est joué pendant un an après sa sortie en Angleterre et en Italie et un an et demi en France. Cela nous fait rêver maintenant !
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Le court :
La quarantième marche
de Nicolas Saada
France, 2011, Fiction, Noir et Blanc, Français. – 06’00 – Dolby A
Synopsis : Un fugitif se retrouve malgré lui invité surprise d’une réunion politique. Acculé, traqué, il s’improvise leader charismatique d’un soir.
L’avis du programmateur : Nicolas Saada fut longtemps rédacteur pour les Cahiers du cinéma. Sans surprise, La quarantième marche, commande improbable, est un film de cinéphile, amateur de film noir et de cinéma classique, s’amusant ‘ pour la travailler et l’analyser avec les spectateurs/figurants ‘ à re-tourner une célèbre séquence d’un film d’Hitchcock, Les 39 marches. Le film/expérience de Nicolas Saada fut en effet tourné dans le cadre des Rencontres internationales Henri Langlois à Poitiers en 2010 lors d’une leçon de cinéma du réalisateur sur la direction d’acteur. Les spectateurs ‘ certains sur le plateau, d’autres dans la salle ‘ participèrent au tournage aux côté de Grégoire Leprince-Ringuet, dont c’est un euphémisme d’écrire qu’il porte, avec son long monologue, le film sur ses épaules.