16 octobre – Tête de linotte et Le Messager

DIMANCHE   16 OCTOBRE

Tête de linotte de Gaspar Chabaud

film d’animation : 05’00 La baignoire qui fuit… un traumatisme infantile fréquent, traité ici avec tendresse et humour. je m’y plonge !! Un enfant confronté à un problème de mathématiques, à ses propres problèmes de concentration, accompagné d’une mère perdant doucement mais sûrement sa patience.

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LE MESSAGER de Joseph Losey

Film (1h45) sorti en 1971 avec Julie Christie, Alan Bates, Michael Redgrave

Joseph Losey (1909-1984) est l’un des très grands metteurs en scène du 20e siècle. Né à La Crosse dans le Wisconsin, il fait une carrière américaine entamée en 1948 par «le garçon aux cheveux verts», une parabole sur le racisme, carrière interrompue par le maccartthysme qui l’oblige à s’exiler en Angleterre en 1951. Sans craindre d’exagérer on peut affirmer que son premier film d’auteur, où il est totalement libre, est «The Servant» (1963) chef d’oeuvre sur les rapports de domination- soumission et de maître à esclave dans un contexte de rapports de classe. Ce film est aussi sa première collaboration avec le dramaturge Harold Pinter qu’il retrouvera avec «Accident » (1967) et «Le Messager» (1971) deux films où les destins individuels sont finement chroniqués dans un contexte social, une thématique qui résume en quelque sorte sa filmographie.

Losey sait cependant sortir de ses préoccupations intimes et filme aussi bien Monica Vitti en James Bond au féminin (« Modesty Blaise», 1965) que Ruggero Raimondi dans un «Don Giovanni» à incomparable virtuosité (1979).

Le thème du « Messager» (The Go-Between) est triple. C’est un traumatisme lié à l’enfance et ses conséquences sur le passage à l’âge adulte. C’est aussi l’amour-passion et le goût de l’interdit. C’est enfin le rapport des classes sociales dans une Angleterre qui semble figée pour l’éternité (comme vient de le démontrer les funérailles d’Elizabeth II). Leo, gamin de 13 ans d’origine modeste, est invité par un riche camarade dans le château familial et découvre peu à peu les codes ambigus de  l’aristocratie. Il devient partie prenante des relations amoureuses entre Marian, la fille de la maison, fiancée par ailleurs au vicomte Trimingham, et Ted, le fermier. Leo devient le messager entre les deux amants, intermédiaire innocent dont l’innocence, précisément, est mise à mal. Le tout est filmé par une caméra d’une délicatesse infinie et incarné par des acteurs au sommet de leur art (Alan Bates, Julie Christie et Michael Redgrave sans oublier le jeune Dominic Guard, qui joue Leo enfant).

Le film a obtenu la palme d’or à Cannes et est présenté par les Z’allucinés dans une version remastérisée de toute beauté.

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