25 août – Meurtre d’un bookmaker chinois – Shadows

Nous vous proposons une plongée dans l’univers du réalisateur indépendant américain, John Cassavetes.

Dès 20 h, MEURTRE D’UN BOOKMAKER CHINOIS, écrit sur une idée commune de John Cassavetes et Martin Scorcese. Connu également sous le titre LA VALSE DES TRUANDS, c’est l’une des pièces maitresses de ce réalisateur unique et atypique, en rupture totale avec les conventions du cinéma actuel, caractéristique de son rythme et de sa mise en scène. Matthieu Amalric s’en est nettement inspiré et y rend hommage dans Tournée.

C’est avant tout une variation poétique totalement dénuée d’artifices et d’effets gratuits sur le thème de l’artificialité et de la condition artistique. La caméra s’y révèle intrusive, et l’on a parfois l’impression de voler une image d’une expression bouleversante sur un visage. On peut voir dans ce récit mettant en scène un directeur de cabaret une allégorie de la condition de créateur dans la jungle du cinéma.

L’acteur principal, Ben Gazzara, expliquait : « Tout ce qui pouvait faire fuir un public, John le faisait. Il essayait vraiment de les faire réfléchir à l’histoire d’un homme qui a un rêve et qui doit affronter tout ce qui pourrait le tuer. C’est un film difficle pour le public qui demande constamment à être diverti. Ca explique pourquoi le film a été si incompris à l’époque« . Gageons que cette projection saura vous convaincre du talent de ce réalisateur hors-normes.

Le synopsis : Cosmo Vitelli est directeur d’un cabaret de seconde zone dans la banlieue de Los Angeles. Strip tease et numéros s’y suivent chaque soir sous son regard attentif et bienveillant. L’argent se fait rare, et suite à des dettes de jeu il doit 23 000$ à la mafia qu’il garantit en leur signant une hypothèque sur son club. Peinant à rembourser, les gangsters lui proposent de s’acquitter de sa dette en tuant un bookmaker concurrent chinois. Refusant dans un premier temps ce marché, il se voit finalement forcé de l’accepter sous peine de subir lui des représailles physiques.

 

Comme le dit l’acteur principal à la fin du film, « The show must go on ». C’est pourquoi nous enchainons sur le premier film de John Cassavetes, SHADOWS.

 

Pour ce film qui se situe à la charnière entre le crépuscule des studios de l’âge d’or et le souffle du Nouvel Hollywood, Cassavetes, qui est alors acteur en vogue à la télévision, devant la qualité des acteurs amateurs qu’il manage dans un cours, décide de se lancer dans la réalisation d’un long-métrage. Il fait appel à une souscription populaire dans une émission de radio diffusée à 1h du matin et il obtient dès le lendemain les 2000 dollars qui lui permettent de lancer l’opération.

Après avoir fini de tourner une première version, John Cassavetes et ses producteurs ne sont pas satisfaits, et le cinéaste part retourner une nouvelle version en l’espace de dix jours, en modifiant sa réalisation. Il avoue avoir décidé de faire cette deuxième version après avoir vu qu’il était plus fasciné par la caméra qu’il avait que par les personnages qu’il était censé mettre en exergue. Cela augure de la tournure que va prendre la technique « cassavetienne ».

Shadows témoigne de la fièvre dont est éprise New-York avec la musique jazz. Et c’est à Charlie Mingus, accompagné par le saxophoniste Shafi Hadi, que reviendra d’accompagner les images de cette représentation de la discrimination raciale dans le New-York de la fin des années 50.

 

Le synopsis : Selon Jean Douchet, le film est l’histoire « d’une jeune femme noire qui se fait passer pour une blanche et qui perd son petit ami blanc quand celui-ci se trouve face à face avec le frère, d’un ébène indiscutable ». Plus simplement : le film s’ouvre dans un bar, où des garçons tentent de trouver des filles pour la nuit. Benny, au caractère un peu difficile et sensible sur son identité afro-américaine, a besoin d’argent qu’il demande à son frère Hugh plus métis. Benny est un jeune homme révolté, qui tente de jouer de la trompette, mais erre surtout de bars en bars à travers les rues de Greenwich Village et de Broadway, à la fin des années cinquante, avec ses amis Dennis et Tom, tout en acceptant des compromis avec son art pour vivre.

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