15 septembre – La Vénus à la fourrure – Carousel

Dans le cadre et pour clôturer le Festival

Théâtre en Lauragais

LA VENUS A LA FOURRURE

de Roman Polanski

Date de sortie : 13 novembre 2013

Durée : 1h 33min

Réalisé par : Roman Polanski

Avec : Emmanuelle Seigner et Mathieu Amalric

Genre : Comédie dramatique

Nationalité : française

Seul dans un théâtre parisien après une journée passée à auditionner des comédiennes pour la pièce qu’il s’apprête à mettre en scène, Thomas se lamente au téléphone sur la piètre performance des candidates. Pas une n’a l’envergure requise pour tenir le rôle principal et il se prépare à partir lorsque Vanda surgit, véritable tourbillon d’énergie aussi débridée que délurée. Vanda incarne tout ce que Thomas déteste. Elle est vulgaire, écervelée, et ne reculerait devant rien pour obtenir le rôle. Mais un peu contraint et forcé, Thomas la laisse tenter sa chance et c’est avec stupéfaction qu’il voit Vanda se métamorphoser. Non seulement elle s’est procuré des accessoires et des costumes, mais elle comprend parfaitement le personnage (dont elle porte par ailleurs le prénom) et connaît toutes les répliques par cœur. Alors que l’« audition » se prolonge et redouble d’intensité, l’attraction de Thomas se mue en obsession…

« Une actrice arrive en retard à une audition théâtrale et parvient à retenir le metteur en scène épuisé et sur le point de rentrer chez lui. Le théâtre est désert et Polanski accentue l’étrangeté de ce lieu retranché du monde avec les restes du décor d’une adaptation de La Chevauchée fantastique, idée aussi absurde qu’hilarante. La candidate comédienne semble être une erreur de casting (pour la pièce dans le film, pas pour le film) : parlant cash, limite vulgaire, allure un peu pétasse, elle ne paraît pas du tout taillée pour une pièce sophistiquée sur les rapports homme-femme et les zones d’ombre du désir. Bien sûr, les apparences sont trompeuses, et sous la cagoule se dévoile petit à petit une femme beaucoup plus cultivée qu’elle en a l’air, une actrice matoise qui prend volontiers le volant de ses échanges avec le metteur en scène. Le jeu de rapports de domination de la pièce dans la pièce se transvase à la séance d’audition, et Polanski filme cette machinerie homme-femme/metteur en scène-actrice avec un art consommé du timing et de la progression dramaturgique, bien épaulé par Emmanuelle Seigner et Mathieu Amalric en pleine forme ». (Serge Kaganski, Les Inrockuptibles)

Roman Polanski s’est directement inspiré d’une pièce de théâtre américaine (Venus in Fur) écrite par David Ives et jouée en 2010 à la Classic Stage Company avant d’être propulsée en 2011 sur la scène de Broadway. A l’origine, La Venus en fourrure est un roman écrit en 1870 par l’auteur autrichien Leopold von Sacher-Masoch. Il est le premier ouvrage de la série Love et l’un des fondements de ce qui sera appelé plus tard le masochisme.

C’est la quatrième collaboration entre les époux Emanuelle Seignier / Roman Polanski. « Il y a longtemps que nous cherchions à refaire un film ensemble et nous avions un peu de mal à trouver un sujet. En plus, il voulait absolument faire une comédie avec moi, et, une comédie avec un beau personnage féminin, une comédie qui garde la grâce, c’est encore plus difficile à trouver », explique l’actrice.

Après Carnage, Roman Polanski adapte pour la deuxième fois consécutive une pièce de théâtre : « Je ne me suis pas posé ce genre de questions, c’est le sujet qui m’a porté… Une autre chose aussi : il n’y a que deux personnages. Depuis mon premier film (Le Couteau dans l’eau – 1962) où il y en avait trois, je me disais : « Un jour, je ferai un film où il n’y aura que deux acteurs ! » C’est un vrai défi mais j’ai besoin d’un challenge qui me stimule, d’une difficulté à surmonter… Sinon, je m’ennuie », confie le cinéaste.

« C’est de grand cinéma qu’il s’agit. Un peu comme Le Limier, de Joseph Mankiewicz, était un extraordinaire film à suspense mettant aux prises deux grands acteurs (Laurence Olivier et Michael Caine) dans un manoir, La Vénus à la fourrure constitue une sorte de duel cinématographique opposant deux comédiens au sommet de leur art, Emmanuelle Seigner et Mathieu Amalric. Le pari était risqué : l’un comme l’autre devaient participer à un jeu de miroirs d’une grande complexité, et, ce faisant, interpréter plusieurs rôles en un. Emmanuelle Seigner avait à jouer à la fois la Vanda qui vient passer l’audition, la Vanda écrite par Thomas, la Vénus fantasmée par le metteur en scène, jusqu’à, in fine, reprendre elle-même le rôle du valet soumis, joué par Thomas pour lui donner la réplique. Même chose pour Mathieu Amalric, auteur, metteur en scène, mais aussi acteur de sa propre pièce, homme troublé par cette femme dont il ne sait plus très bien si elle s’inscrit dans sa pièce ou dans la vraie vie, homme aux prises avec sa véritable compagne, homme succombant à la tentation du travestissement… Détail qui n’en est pas un s’agissant d’un film « polanskien » en diable : affublé d’une mèche de cheveux somme toute assez ridicule, Mathieu Amalric ressemble à s’y méprendre à Roman Polanski. Autre manière sans doute de brouiller les pistes de la part d’un cinéaste virtuose, à l’aise dans cette partie de cache-cache sado-maso où l’on retrouve toutes les obsessions qui font la marque de ses films : huis clos, manipulation, jeux de soumission-domination, travestissement, humour, burlesque, érotisme… » (Frank Nouchi, Le Monde)

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Le court-métrage

Carousel

de Kal Weber

05’19 ; Fiction ; Enigme ; Grande-Bretagne ; 2016 ; Anglais

Un magistral film coup de poing ! Are we agreed ?

Un homme transmet sa sagesse à une adolescente, avec des résultats inattendus.

Présenté en 2016 dans la section “Génération” du festival de Berlin, Carousel est réalisé par un acteur canadien s’étant dirigé vers l’écriture et la réalisation. Il s’appuie sur un dispositif des plus simples : deux personnages face à face dans une rue anonyme, cadrés en plan rapprochés. D’abord le plus âgé des deux, qui se lance dans une tirade au langage châtié, entreprenant visiblement de livrer à son interlocutrice, une jeune fille métisse, des enseignements pour la vie, qui l’aideront sans doute, pense-t-il…

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Théâtre en Lauragais

Jeudi 12 septembre au Ciné Get de Revel à 21 h :

La Compagnie de L’Olive présente Un stylo dans la tête une comédie de Jean Dell

Victor Aubrac est un auteur dramatique à succès. Pour sa dernière pièce, il s’est inspiré des petites manies, des petits tics et des grandes tares de quelques-uns des amis de sa femme. Néanmoins, il a tout de même un peu peur de leur réaction et décide, un soir, de les inviter à souper …

Samedi 14 septembre au Théâtre des Trois Ponts à Castelnaudary à 18 h :

La compagnie L’atelier de la gare présente La rue des petits outrages sur des textes de Claude Bourgeyx

Ras le bol du quotidien et de ses aléas ? Bienvenue dans « La rue des petits outrages ». Vous y découvrirez le quotidien loufoque et surréaliste de ses habitants, passants et travailleurs. Ils y abordent leur petits tracas, se posent des questions, font la fête, s’inquiètent du monde et surtout font de cette rue un centre de gravité pour divers personnages aussi vivants que farfelus.

Samedi 14 septembre au Théâtre des Trois Ponts à Castelnaudary à 21 h :

La Compagnie Théâtre du matin présente Fables…pas si bêtes adaptation de quelques fables  de Jean de La Fontaine

Dans un espace réduit et un décor symbolique les créatures du fabuliste avancent masquées : elles portent les signes de leur double appartenance : masques d’animaux et costumes d’humains. Les comédiens ont travaillé sur le pittoresque, la drôlerie spécifiques de l’animal et sur la profondeur, la gravité, l’ironie du message humain.

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