23 février _ La bête humaine – Citrouilles et vieilles dentelles

Date de sortie : 1938

Réalisé par : Jean Renoir

Avec : Jean Gabin, Simone Simon, Fernand Ledoux,…

Genre : Drame

Durée : 1 h 40

Version restaurée inédite

Synopsis : Jacques Lantier est victime de pulsions meurtrières. Il ne se trouve bien qu’en compagnie de son chauffeur Pecqueux sur La Lison, la locomotive à vapeur avec lesquels il fait la ligne Paris – Le Havre. Pour son malheur, il rencontre Séverine dont le mari Roubaud, sous-chef de gare du Havre, vient d’assassiner Grandmorin, le parrain de la jeune femme à qui elle avait cédé. Séverine devient sa maîtresse et bientôt elle suggère à Lantier de supprimer son encombrant mari.

 

Le titre de ce film profondément naturaliste fait allusion à la part de bestialité qui réside dans le personnage de Lantier . Zola décrit le destin du fils de Gervaise,  confronté à l’alcoolisme héréditaire et qui ne peut échapper à son destin. C’est une tragédie classique en bleu de travail avec le Front Populaire en arrière-plan. Mais le problème de Lantier n’est-il pas un problème de relation avec les femmes dû à son attachement à sa machine ?

Gabin tenait à ce personnage populaire : « Un cheminot c’est de la force en marche, c’est du travail en cadence, c’est de l’ouvrier qui se déplace  »

Le côté sexuel, très présent dans Zola est atténué dans le film, même si des métaphores apparaissent bel et bien : les tunnels, « il faut bien graisser la machine »… Cette machine devient la métaphore du corps de Séverine.

 

« Beaucoup des personnages de Renoir dans ses films d’avant-guerre sont des créatures tragiques. Ici la fatalité « ce personnage qui doit figurer dans toute grande œuvre » (dixit Renoir) est beaucoup plus présente que dans ses autres films. Chez Lantier, elle est pathologique, inscrite dans son sang et son hérédité. Elle n’est pas moins présente chez Roubaud, personnage qui serait falot si la jalousie et la passion morbide pour sa femme ne le transformaient en criminel démoniaque et sans remords. Elle a presque autant d’importance chez Séverine qui, malgré sa séduction, ses calculs à la fois enfantins et pervers se sait exilée du bonheur« . (Jacques Lourcelles, dictionnaire du cinéma)

-0-0-0-0-0-0-0-0-0-

Le court : Citrouilles et vieilles dentelles

de Juliette Loubières

France, 2010, Animation, Couleur, Français. – 08’46 – Dolby SRD

Synopsis : Un photographe de pub est contraint de chercher dans une maison de retraite ‘une bonne tête de papy’ pour une affiche. Les vieux pensionnaires, qui croient participer à un casting d’un grand rôle pour le cinéma, vont très vite le prendre au dépourvu : ronces, citrouille géante, neige et autre manifestation incongrue envahissent le maison. Le photographe va comprendre peu à peu que ces retraités expriment seulement leur personnalité… de héros de conte de fées devenus vieux.

L’avis du programmateur : Que se passe-t-il derrière les murs d’une maison de retraite ? Pour répondre à cette question-prétexte, la réalisatrice immerge un jeune photographe de pub, censé trouver le visage du papi type, dans une institution qui n’a rien d’un mouroir. Chacun à leur manière, les résidents se rebellent contre l’intrus en lui montrant leurs vrais visages. Des personnalités à mille lieues de l’image d’Epinal du bon petit vieux qui vont déstabiliser le jeune homme en lui faisant revivre la vieille histoire de l’arroseur arrosé. Juliette Loubière décrit avec humour ce décalage et remet en bonne place ces soi-disant retraités de la vie qui portent encore en eux tant de vitalité et de folie à partager.

Prix du public Festival international de cinéma jeunes public en Val-de-Marne Ciné Junior (Itinérant / France – 2012)

Prix Cinécole Festival du film de Vendôme (Vendôme / France – 2011)

Les commentaires sont fermés.