5 février / 4 mars Métropolis

Film muet de Fritz Lang  (1925-1926). Version quasi originale reconstruite en 2010. Musique originale  (partition retrouvée) de Gottfried Huppertz

Avec Brigitte Helm, Alfred Abel, Gustav Fröhlich, Rudolf Klein-Rooge, Fritz Rasp, Heinrich George  …

Metropolis est une mégapole divisée en deux. Il y a un « en haut », cité moderne à gratte-ciels, ponts suspendus et autoroutes, où vivent les familles dirigeantes. Et il y a un « en bas », immense cité souterraine où les travailleurs s’éreintent à faire fonctionner la ville d’en haut. 

Un jour, Maria (Brigitte Helm), une femme de la ville basse, emmène clandestinement des enfants d’ouvriers visiter la ville haute. Le groupe se fait repousser par les forces de l’ordre, mais Freder (Gustav Fröhlich), le fils du patron de Metropolis, tombe amoureux d’elle.

En descendant dans la ville basse pour tenter de la retrouver, il voit un ouvrier défaillir à son poste de travail, épuisé par le rythme trop élevé imposé par les machines. C’est alors qu’une violente explosion se produit sur la « machine M », tuant des dizaines de travailleurs. Dans la fumée, Freder voit la machine M se transformer en une divinité monstrueuse à laquelle les travailleurs infortunés sont sacrifiés ….

Fritz Lang a tourné Metropolis entre 1925 et 1926 dans les trois des plus grands studios de Neubabelsberg, dans le sud de Berlin.

311 jours et 60 nuits de tournage lui furent nécessaires pour terminer ce film absolument hors normes, entre-temps œuvre-phare dans toute l’histoire du cinéma. Outre la vingtaine d’acteurs principaux, il fallut engager 750 comédiens pour les petits rôles et, dit-on, quelque 36 000 figurants – dont 750 enfants, 1000 noirs, 25 chinois et 1000 crânes rasés.

Bien sûr, il y a l’histoire, mais ce qui caractérise Metropolis, c’est la virtuosité technique de son exécution. Les images de l’usine, avec ses foules d’ouvriers marchant en cadence, les visions de la ville avec ses étages superposés, inspirées de New York que Lang a visité en 1924, les scènes du robot entouré de cercles de feu, sont fixées dans la mémoire collective.

Le rythme des scènes de l’inondation tout comme la fantasmagorie éblouissante de la naissance de l’androïde restent de grands moments d’anthologie. Les nouveaux procédés de prise de vue avec miroirs permettent de composer des images en trompe-l’oeil avec des décors qui semblent gigantesques. Fritz Lang utilise également des procédés d’animation et de surimpression, des caméras américaines, allemandes et françaises dernier cri…

La version originale avait disparu. Les copies distribuées à l’étranger avait été tronquées, censurées, voire coloriées ou avaient tout simplement été détruites. Après de longues recherches, les historiens de la Fondation Murnau (Munich) finissent par identifier des fragments. Une première reconstruction est achevée en 1995. Les recherches continuent. On retrouve d’autres bouts et une seconde reconstruction est projetée au Festival international du film de Berlin, en 2001. On pense le reste définitivement perdu. Mais non ! En 2008, une copie en 16 mm est localisée à Buenos Aires. Et deux ans plus tard, le 12 février 2010, c’est une version quasi originelle de  METROPOLIS qui est présentée au Festival international du film de Berlin et diffusée simultanément sur arte.

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