21 août – Cinéma Paradiso – La nuit américaine d’Angélique

CINEMA PARADISO

Date de sortie : 20 septembre 1989

Durée : 2h 04min

Date de reprise : 10 juin 2015

Réalisé par : Giuseppe Tornatore

Avec : Philippe Noiret, Jacques Perrin, Salvatore Cascio…

Genre : Comédie dramatique

Nationalité : Italo-Française

Dans les années 80. Salvatore Di Vitta, un illustre cinéaste, apprend la mort de son vieil ami Alfredo, le projectionniste de l’obscure salle de cinéma où, enfant, il a découvert la magie du 7e art. Il revit alors sa jeunesse dans son petit village sicilien, les moments passés auprès d’Alfredo, sa fascination pour le «cinéma Paradiso» et les démêlés du projectionniste avec le curé, qui venait régulièrement censurer les scènes qu’il réprouvait. Peu à peu, Alfredo s’était pris d’affection pour l’enfant et avait commencé à lui enseigner les ficelles de son métier. Et Salvatore s’est laissé à jamais griser par la magie des images animées, plus vivaces que les êtres condamnés à mourir…

Tourné à Giancaldo, un petit village sicilien qui est aussi celui de Tornatore, un hommage vibrant au cinéma qui est aussi une évocation désolée de l’arrivée de la télévision. Un film comme une fête au cinéma, qui ouvrira notre nouvelle année !

La première version du film durait 173 mn. Elle a été d’abord réduite à 155 mn pour être finalement ramenée à 124 mn dans la version internationale. Brigitte Fossey, l’amour de jeunesse de Salvatore a ainsi disparu du générique. Le film a été tourné en italien alors que les comédiens français parlaient leur propre langue. C’est cependant Philippe Noiret qui a doublé son personnage dans la version française.

« Giuseppe Tornatore montre le temps où les salles de cinéma vivaient. Il nous rappelle cette période dorée où le public se bousculait. Que sont devenus ces Paradiso, Splendor, Eden, etc ? Ces paradis perdus sont maintenant des supermarchés, des parkings, des immeubles. A qui la faute ? Tornatore n’accuse personne, il constate. Pour narrer cette chronique, le réalisateur a utilisé toutes les ficelles du néoréalisme italien avec habileté et finesse. Du style et du grand art !… »  Jean-Louis Manceau (Cinéma 458, juin 1989)

« Cinema Paradiso nous conte une époque dont peu se souviennent encore, évoquée avec une certaine mélancolie et tendresse par le cinéaste italien Giuseppe Tornatore. Sans doute l’un des plus beaux hommages à la magie du cinéma, devenu depuis sa sortie le film de chevet de tous les amoureux de la salle. » A voir, à lire

Philippe Noiret, grand amateur de cigare, a arrêté de fumer pendant le tournage à la demande de son jeune partenaire, chose que n’avaient pas réussi Catherine Deneuve ou Sophia Loren !

Cinema Paradiso a glané de nombreux prix, parmi lesquels le Prix du Jury au Festival de Cannes en 1989, le Golden Globe et l’Oscar du meilleur film en langue étrangère en 1990, et 5 BAFTA (meilleur acteur pour Philippe Noiret; meilleur acteur dans un second rôle pour Salvatore Cascio; meilleur film non anglophone pour Giuseppe Tornatore et Franco Cristaldi; meilleure bande sonore originale pour Ennio Morricone et Andrea Morricone; et meilleur scénario original pour Giuseppe Tornatore).

Les films auxquels il est fait référence :

  • L’Ange bleu (1930) de Josef von Sternberg
  • Les Lumières de la ville (1931) de Charlie Chaplin
  • Un jour une bergère (1934) de Gus Meins et Charley Rogers
  • Les Temps modernes (1936) de Charlie Chaplin – mentionné dans le dialogue entre Salvatore et Alfredo qui sera projeté plus tard dans la soirée, et pourquoi Alfredo ne pourra jamais l’oublier.
  • Furie (1936) de Fritz Lang – Alfredo cite une phrase de Spencer Tracy à propos de foules dans ce film.
  • Blanche-Neige et les Sept Nains (1937) de David Hand
  • Autant en emporte le vent (1939) de Victor Fleming
  • Le Retour du proscrit (1941) de Henry Hathaway – Alfredo mentionne un dialogue de John Wayne de ce film comme conseil amoureux au jeune Salvatore.
  • Casablanca (1942) de Michael Curtiz
  • Gilda (1946) de Charles Vidor – l’on voit un poster et un extrait du film.
  • La Flèche noire (film) (1948) de Gordon Douglas
  • La Rivière rouge (1948) de Howard Hawks
  • Au nom de la loi (1949) de Pietro Germi – Le premier film pour lequel Toto actionne le projecteur.
  • Le Chemin de l’espérance (1950) de Pietro Germi – dans une scène, Alfredo évoque le « il cammino della speranza », et se réfères à ce film car il se déroule également dans une petite ville Sicilienne.
  • Le Cheik blanc (1952) de Federico Fellini – extrait dans un cadre.
  • Les Sept Femmes de Barbe-Rousse (1954) de Stanley Donen – bande annonce italienne de ce film.
  • Le Cri (1957) – dans le Director’s cut (la version longue), Elena écrit un message au dos d’un papier indiquant « Il Grido » (« The Outcry »), un film d’Antonioni avec un même sujet du thème de l’amour interdit.

Les extraits apparaissant dans le film :

  • Charlot et Fatty dans le ring (1914) de Charles Avery (court métrage)
  • La Ruée vers l’or (1925) de Charles Chaplin – extrait en générique de fin, où Georgia Hale embrasse Charles Chaplin
  • Le Fils du Cheik (1926) de George Fitzmaurice – extrait en générique de fin
  • Les Ailes (1927) de William A. Wellman – dans le montage de baisers
  • Grand Hotel (1932) de Edmund Goulding – extrait en générique de fin
  • L’Adieu aux armes (1932) de Frank Borzage
  • La Passagère (1934) de Clarence Brown – extrait en générique de fin
  • Les bas-fonds (1936) de Jean Renoir
  • Les Aventures de Robin des Bois (1938) de Michael Curtiz et William Keighley
  • Têtes de pioche (1938) de John G. Blystone
  • La Chevauchée fantastique (1939) de John Ford
  • La Dame du vendredi (1940) de Howard Hawks – dans le montage de baisers
  • Dr. Jekyll and Mr. Hyde (1941) de Victor Fleming
  • Sullivan’s travels (1941) de Preston Sturges – dans le montage de baisers
  • La cena delle beffe (1942) de Alessandro Blasetti – Projeté au Cinema Paradiso
  • Carmela (1942) de Flavio Calzavara – extrait en générique de fin
  • Le Banni (1943) de Howard Hugues – dans le montage de baisers
  • Les Amants diaboliques (1943) de Luchino Visconti – extrait en générique de fin
  • La vie est belle (1946) de Frank Capra – un extrait du film est montré
  • La terre tremble (1948) de Luchino Visconti
  • Le Chevalier mystérieux (1948) de Riccardo Freda – extrait en générique de fin
  • Les Pompiers chez les pin up (I pompieri di Viggiù) (1949) de Mario Mattoli – projection lors de l’incendie de la salle de cinéma
  • Riz amer (1949) de Giuseppe de Santis – Projeté au Cinema Paradiso
  • Le Mensonge d’une mère (Catene) (1949) de Rafaello Matarazzo – film faisant fondre la salle en larmes.
  • Miss Italie (1950) de Duilio Coletti
  • Anna (1951) de Alberto Lattuada – Premier projeté au Nuevo Cinema Paradiso; chanson latino et danse.
  • Europe 51 (1952) de Roberto Rossellini
  • Bellissima (1952) de Luchino Visconti – Projeté au Cinema Paradiso
  • Umberto D. (1952) de Vittorio De Sica
  • Les Vitelloni (1953) de Federico Fellini – Projeté au Cinema Paradiso
  • Vacances romaines (1953) de William Wyler
  • Lucrèce Borgia (1953) de Christian-Jaque – extrait en générique de fin
  • Senso (1954) de Luchino Visconti – projeté au Cinema Paradiso
  • Mambo (1954) de Robert Rossen – scène de mambo issue de ce film.
  • Ulysse (1954) de Mario Camerini – Projeté pendant l’été, lorsqu’intervient la tempête.
  • L’Or de Naples (1954) de Vittorio De Sica – L’épisode du joueur peut être vue lors de la première scène avec Salvatore adolescent.
  • Pauvres mais beaux (1956) de Dino Risi
  • Et Dieu… créa la femme (1956) de Roger Vadim – premier film en couleur projeté au Nuevo Cinema Paradiso.
  • Le Cri (1957) de Michelangelo Antonioni
  • Nuits blanches (1957) de Luchino Visconti – dans le montage de baisers.
  • Les Chemins de la haute ville (1959) de Jack Clayton – extrait en générique de fin

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LE COURT

La nuit américaine d’Angélique

de Joris Clerté , Pierre-Emmanuel Lyet

France, 2013, Animation, Noir et Blanc, Français. 07’25

Synopsis : En allant voir La nuit américaine de François Truffaut, Angélique découvre qu’on peut inventer sa vie. Se prendre pour Nathalie Baye, obtenir l’admiration de son père, choisir un métier incompréhensible, autant de perspectives ouvertes par ce film…

L’avis du programmateur : La nuit américaine d’Angélique est sans conteste l’un des plus beaux films d’animation français de 2013. La belle idée qu’il développe est liée au recueil de témoignages collectés par la romancière Olivia Rosenthal, Ils ne sont pour rien dans nos larmes, paru en 2010 aux éditions Verticales. Joris Clerté et Pierre-Emmanuel Lyet ont décidé de porter à l’écran le chapitre consacré à La nuit américaine de François Truffaut, l’un des plus célèbres de son auteur qui y posait, de façon souvent poétique de nombreuses questions qui lui étaient chères, notamment le rapport du cinéma à la vie réelle et son éventuelle force supérieure, dans les émotions et l’intensité des moments vécus. Le duo de cinéastes graphistes a choisi une animation 2D noir et blanc (en passant par toute la gamme des gris), sobre et très plastique, usant des ombres chinoises pour restituer l’ambiance d’un film sur le cinéma qui avait profondément marqué l’Angélique du titre, spectatrice et cinéphile bouleversée par sa vision (et par les suivantes !). Porté par la voix de Louise Bourgoin ‘ qui n’aurait pas déplu à cet homme qui aimait les femmes qu’était Truffaut ! ‘, ce chant d’amour au septième art touche au c’ur tous les publics, y compris ceux qui n’auraient jamais vu le film de référence.

Carrière du film (non exhaustif) :
Trois jours trop courts (Castres / France – 2015)
Arrosoir d’or Rencontres Ciné en Herbe (Montluçon / France – 2014)
Prix du jury Festival de Courts Métrages de la Côte Bleue (Carry le Rouet / France – 2013)
Mention spéciale du jury Festival du film court « Partie(s) de Campagne » (Ouroux en Morvan / France – 2013)
Prix Média Festival national du film d’animation (Bruz / France – 2013)
Mention honorifique pour le meilleur design View conference (Turin / Italie – 2013)
Meilleur court métrage d’animation Festival du film (L’Aquila / Italie – 2013)

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