28 juin – Les 400 coups – Shopping

Le film choisi par les adhérents

LES QUATRE CENTS COUPS

Réalisateur : François Truffaut

Date de sortie : 3 juin 1959

Durée : 1 h 33

Avec : Jean-Pierre Léaud, Claire Maurier, Albert Rémy,…

Genre : Drame, judiciaire

Antoine Doinel est un jeune garçon de 13 ans. Il habite aux environs de la place de Clichy, dans un petit appartement inconfortable, entre sa mère, Gilberte, une femme maussade qui ne l’aime pas, et l’homme qui lui a donné son nom mais n’est pas son père, un être falot qui pourrait l’aimer s’il n’était si inconsistant. Avec l’âge, Antoine supporte de moins en moins cette situation et rêve d’un avenir meilleur. Il découvre bientôt les joies de l’école buissonnière avec son ami René, rentre tard, essuie sans broncher les remontrances de ses parents et, un jour, enfin, pour excuser une absence en classe, annonce que sa mère est morte…

 

Les Quatre cents coups est un film largement autobiographique. Truffaut a connu une enfance difficile au point d’être enfermé dans un centre d’observation des mineurs à Villejuif. L’histoire du mensonge raconté en classe est vraie aussi.

 

Les Quatre cents coups fut financé par les beaux-parents de François Truffaut à travers la société de production du cinéaste, les films du Carosse. Ces derniers avaient gagné beaucoup d’argent en 1959 en achetant les droits sur la France du film russe Quand passent les cigognes qui obtint un peu plus tard la palme d’or à Cannes. Le film coûta 40 millions d’anciens francs et en rapporta le double rien qu’avec les ventes de droit à l’étranger.

Pour Anne Gillain,(« François Truffaut, le secret perdu« ) Les 400 coups raconte l’histoire d’un enfant emprisonné dans un système social qu’il ne peut que fuir parce qu’il est rejeté par sa mère alors que son amour maternel est immense. C’est ainsi une véritable névrose que le film s’attache à mettre en scène. Des séquences souvent assez mystérieuses en sont l’expression, si ce n’est la plus claire, du moins la plus intense. Elles disent la volonté de ne pas faire un film comme un règlement de compte mais bien au contraire comme une déclaration d’amour de Truffaut à celle qui ne l’a jamais aimé mais dont il a compris l’origine du traumatisme : le même que le sien.

Les Quatre cents coups est le premier épisode d’une série de cinq films ayant pour personnage principal Antoine Doinel. Celui-ci est toujours interprété par Jean-Pierre Léaud que l’on voit passer progressivement de l’adolescence à l’âge adulte. Les quatre films suivants sont Antoine et Colette, un moyen métrage tourné dans le cadre du film à sketch L’ Amour a vingt ans, Baisers volés, Domicile conjugal et L’ Amour en fuite. Le dernier sert principalement de récapitulatif de la série et intègre de nombreux flash-backs des films précédents.

Pendant l’écriture du scénario des Quatre cents coups, François Truffaut a fait de nombreuses recherches autour de la psychologie de l’enfance et notamment de ceux dont le comportement était jugé plus difficile. Il a lu de nombreux ouvrages sur le sujet et consulté des spécialistes de la question. Il s’est ainsi rendu chez des juges pour enfant, chez le directeur du service de l’éducation surveillée au ministère de l’éducation nationale. Truffaut a également rencontré Deligny qui pratiquait des expériences avec des enfants autistes. Ce professeur lui a notamment conseillé d’abandonner la séquence de la rencontre entre Antoine et la psychologue telle qu’elle était dans le scénario. Truffaut la remplaçera pendant le tournage par une improvisation de Jean-Pierre Léaud.

Au fond, Le seul héritier connu des 400 coups n’est pas cinéaste, mais écrivain. C’est Modiano. Le regard halluciné de Doinel emprisonné dans l’arrêt sur image final qui stoppe sa course, c’est l’origine et l´horizon des personnages de Modiano, des chiens perdus sans collier, qui ne savent plus mordre, ne possédant pour eux qu’un pédigrée foutu.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-

Le court :

Shopping

de Vladilen Vierny

France, 2013, Fiction, Couleur, Français. – 08’30 -

Synopsis : Dernières minutes avant la fermeture du supermarché. Un jeune garçon s’empresse de terminer ses courses.

L’avis du programmateur : Après Exil, fort remarqué au festival de Cannes (2013 dans le cadre de la Cinéfondation, dédiée aux ‘œuvres d’écoles), Vladilen Vierny confirme tout son talent avec Shopping, qui enracine sa démarche de cinéaste de fiction, proche du documentaire et portant sa caméra au plus près de son personnage. Celui-ci n’est plus, comme dans Exil, un émigré échoué sur une plage occidentale, mais un jeune garçon connaissant une solitude d’autre nature, dans les allées d’un supermarché. Le postulat judicieux du réalisateur est d’avoir choisi un enfant timide, bien élevé, et absolument pas une petite ‘racaille’ roublarde qui n’aurait aucun scrupule à voler dans un rayon. On devine au contraire que le garçon fait les courses à la place de sa mère et ne dérobe un flacon de colorant pour cheveux que par pure nécessité : il n’a simplement pas assez d’argent pour régler la totalité des courses’ Sur le mode d’un suspense presque hitchcockien, le constat social qui court en filigrane ‘ une jeunesse défavorisée et peu aidée par ses géniteurs ‘ résonne avec force, s’effaçant pourtant devant la bouleversante résonance intime de l’épisode : les larmes versées par l’enfant lorsqu’il est confondu sont celles de la pureté de l’enfance trahie. On réagirait à coup sûr comme le vigile laissant filer le ‘coupable »

Carrière du film :
Mention spéciale du Jury Festival Premiers plans (Angers / France – 2014)
Mention spéciale du jury Brussels short film festival (Bruxelles / Belgique – 2014)
Festival international de court métrage (Oberhausen / Allemagne – 2014)
Festival national et international du court métrage (Clermont-Ferrand / France – 2014)
Festival du film francophone (Bratislava / République Tchèque – 2014)

Les commentaires sont fermés.