15 au 28 Novembre – PLAY IT AGAIN

Festival Play it again !
Du 15 au 28 septembre, les plus beaux classiques de l’année en version restaurée.

Du 15 au 28 septembre, le Festival Play It Again ! a proposé aux spectateurs de près de 300 salles de voir ou revoir sur grand écran une sélection des plus beaux classiques de l’année en version restaurée, une rétrospective et de nombreuses séances événementielles.  « Découvrir ou redécouvrir des pépites », c’est ce que disait la marraine de ce Festival, la cinéaste Julie Bertuccelli !

Le Ciné-Get et les Zallucinés proposaient trois séances :

Mercredi 15 Septembre : IN THE MOOD FOR LOVE de Wong Kar-Wai

Dimanche 19 Séptembre : LA BANDERA de Julien  Duvivier

Dimanche 26 Septembre : SALVATORE GIULIANO de Francesco Risi

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Mercredi 15 septembre 2021

le court:

Love si blind

de Dan Hodgson

06’00;  Fiction; Comédie; Humour; Grande-Bretagne; 2015; Anglais

Feydeau, Labiche, Courteline… Il faudrait ajouter Hodgson, et rire d’un sujet en apparence éculé !

Alice se lance dans une étreinte fougueuse avec son jeune amant, succombant finalement à la tentation. Ils seront cependant vite surpris en entendant son mari, James, rentrer exceptionnellement tôt. Alice va ainsi se retrouver sur un terrain miné à jongler entre la sauvegarde de son mariage et l’urgente évacuation de son amant

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le film:

IN THE MOOD FOR LOVE

de Wong Kar Wai

Réalisateur : Wong Kar-waï

Date de sortie : 8 novembre 2000

Date de reprise : 21 juillet 2021

Durée : 1h38

Avec Maggie Cheung, Tony Leung Chiu-Wai, Ping Lam Siu

Nationalité : Hong-kongaise

 

Hong Kong connaît entre 1961 et 1962, l’arrivée de nombreux migrants de la République Populaire de Chine fuyant la famine. C’est dans ce contexte historique que se rencontrent Mr Chow et Mme Chan, tous deux mariés et découvrant douloureusement la trahison de leur conjoint.

 

L’empêchement majeur de la réalisation de leur rêve est la gêne qu’ occasionnerait le regard d’autrui sur leur véritable rencontre amoureuse. Leurs hésitations respectives ne découlant pas des mêmes lois morales( adultére homme et adultère femme) font que les personnages ne sont jamais dans le même rythme, condition nécessaire à l’amour.  Le « peut-être » qui colore tout le film s’inscrit dans le souvenir comme un regret- thème obsessionnel de Wong Kar Wai- que l’on retrouvera dans  » 2046″ formant un diptyque avec In The Mood For Love .

Par la maîtrise du découpage des séquences,le morcellement des images, la construction éparse et fragmentée du film, le réalisateur nous fait entrer dans celui-ci, comme dans un tableau impressionniste.  Nous sommes subjugués par la beauté des couleurs, des costumes, la grâce des mouvements et des visages , le tout porté par une musique ritournelle et sublime.

Petit bijou romantique, où nulle fin ne saurait nous décevoir .

Par la dernière image, Wong Kar Wai montre qu’il maîtrise aussi l’art de cet oxymore qu’est la plénitude du vide.

 

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Dimanche 19 septembre 2021

le court

Ferdinand rat des champs de bataille

de Jean-Jacques Prunès

09’04 ; Animation; Adaptation littéraire; Dessin sur papier, Ordinateur 2D; France; 2016

Pas banal, un rat qui raconte son expérience dans les tranchées de la Grande Guerre  !

Un rat des tranchées, promu, malgré lui, lanceur d’alerte en cas d’attaque par les gaz toxiques, raconte son expérience au quotidien pendant la Guerre de 1914-18. Point de vue original, critique et humoristique, non dénué de compassion vis-à-vis du poilu.

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Le long :

LA BANDERA

de Julien Duvivier

 

Réalisateur : Julien Duvivier

Date de sortie : 21 septembre 1935

Date de reprise : 6 mars 2013

Durée 1h 40mn

Avec : Jean Gabin, Annabella, Robert Le Vigan, Pierre Renoir

Nationalité : Française

« La Bandera » est le premier grand succès populaire de Jean Gabin et la confirmation de la maîtrise cinématographique de Julien Duvivier (1896-1967) qui a à son palmarès quelques chefs d’œuvre tout au long de 70 films sur cinq décennies. Le scénario de Duvivier et de Charles Spaak est librement adapté u roman éponyme de Pierre Mac Orlan (paru en 1931).

 

Un criminel français (Jean Gabin) se réfugie en Espagne puis s’engage dans la légion étrangère espagnole et combat au Maroc. Un indicateur de police (Robert Le Vigan) le poursuit jusqu’à s’enrôler lui aussi dans la légion et le suivre dans les combats du Maroc. Si Julien Duvivier avait voulu faire un film sur le colonialisme il aurait certainement tourné un autre film. « La Bandera » est en fait un mélodrame qui sacrifie aux exercices imposés du mélo en les inscrivant dans un exotisme à la mode. Comme dans tout mélo les scènes sentimentales entre Gabin et Annabella n’ont plus pour nous plaire aujourd’hui que le charme d’Annabella, grande vedette des années 30-40. En revanche la recherche de la rédemption par l’héroïsme, au-delà de la fuite, le dilemme qui sourd du combat de la justice et du pardon nous emportent dans des scènes servies par des acteurs tous exceptionnels. Une fois les règles du mélo acceptées nous nous laissons séduire par la leçon de cinéma de Duvivier. Un an avant la guerre d’Espagne, quelques années avant la deuxième guerre mondiale, l’apologie de la virilisation militaire tire-t-elle le film du côté d’une sorte de dérive fascisante ? Chacun pourra faire la part des choses et construire son opinion le 19 septembre avec cette version restaurée de « La Bandera »

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dimanche 26 septembre 2021

Le court :

Le coin

de Charlie Belin

03’00;  Animation; Adaptation littéraire; France; 2016

Guillaume Apollinaire au scénario pour un film sensible !

Ils attendent dans la rue qu’on leur donne du travail, du pain, un regard. Mais ils ne nous attendent pas pour chercher à être heureux.

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Le long :   EN AVANT-PREMIERE

SALVATORE GIULIANO

de Francesco Rosi

Réalisateur : Francesco Rosi

Date de sortie : 28 février 1962

Date de reprise : à venir

Durée : 2h15

Avec Frank Wolff, Pietro Cammarata, Salvo Randone

Nationalité : Italienne

Un matin de juillet 1950. Un cadavre est découvert dans la cour d’une maison de Castelvetrano. Ce mort qui git face contre terre n’est pas n’importe qui. C’est Salvatore Giuliano, le paysan, le contrebandier, le bandit qui aide les pauvres en dépouillant les riches. C’est le Robin des Bois de la culture populaire sicilienne, c’est l’indépendantiste dont les chanteurs de rue louent les exploits. C’est le bandit « d’honneur » qui a pris le maquis en 1945 et tenu tête à la police comme à l’armée. C’est une légende qui a été assassinée.

Signé Francesco Rosi, le film jette un regard sur le contexte historique, social et politique dans lequel s’inscrit ce crime. Il remonte à l’engagement indépendantiste de Giuliano, en 1945. On assiste entre autre à la tuerie du 1er mai 1947 où ses hommes ouvrent le feu sur des manifestants socialistes à Portella delle Ginestre.

On suit le procès de Viterbe, de 1950, où les interrogatoires convergent vers un ex-lieutenant de Giuliano, suspecté de l’avoir trahi et abattu.

Mais ne nous méprenons pas ! Salvatore Giuliano n’est en rien un film biographique. D’ailleurs, on ne voit guère le héros que mort dans un récit où Rosi rompt sans cesse la chronologie, passant par exemple de 1950 à 1954 ou 1944 ou 1948. C’est ce qu’on pourrait appeler un « film-dossier » qui s’appuie sur des événements et qui fonde un genre, le film politique, qui connaitra un développement exceptionnel en Italie et dans lequel Francesco Rosi, collaborateur de Luchino Visconti (La Terre tremble) brillera par la suite.

Et comme dira Rosi : » Mon vrai sujet c’est un pays malheureux, opprimé, égaré et révolté. Je n’entends ni exalter, ni accabler Giuliano. Je veux montrer qu’il fut le fruit de sa terre, des conditions sociales et politiques des années quarante. Mon cinéma n’est en rien un cinéma de documentariste, c’est un cinéma documenté. J’interprète la réalité pour essayer d’atteindre un certain type de vérité que je construis à partir de mon optique et à travers mon interprétation de la réalité.»

  • Ours d’argent au festival de Berlin, en 1962
  • Trois Rubans d’argent, meilleure cinématographie, meilleur réalisateur et meilleure musique décernés par le Syndicat national des journalistes critiques de cinéma italiens, en 1963.

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